Cycle orogénique

Modèle de cycle orogénique

On appelle cycle orogénique ou cycle tectonique un modèle qui réunit une succession d'événements correspondant à la formation puis à la destruction d'une chaîne de montagnes. Au premier ordre, un tel cycle comprend trois phases :

On estime aujourd'hui qu'un cycle correspond à l'ouverture suivie de la fermeture d'un domaine océanique et d'une collision continentale.

Le début de chaque cycle est fréquemment marqué, à la base des strates qui lui correspondent, par une discordance majeure sur les strates affectées par le cycle précédent.

Cette notion de cycle tectonique est reprise dans le concept plus global du cycle de Wilson basé sur la tectonique des plaques mais cette modélisation tectonique est très discutée par les géophysiciens dont les modèles géodynamiques plus fins prennent de plus en plus en compte les processus d'accrétion crustale de terranes (microcontinents) et des mouvements complexes de plaques plutôt que le modèle classique de collision continent-continent[1]. Ainsi, l'application à l'échelle mondiale de la théorie des cycles orogéniques pour essayer d'expliquer les orogenèses pose encore de nombreux problèmes. L'accroissement du nombre et de la complexité des facteurs lors de phases tectoniques multiples montre en effet que les chaînes de montagnes sont rythmées par de nombreux cycles orogéniques qui restent encore difficiles à suivre, à analyser et à isoler[2].

Cycles orogéniques en Europe

En Europe, cinq cycles orogéniques majeurs sont documentés :

Cycles orogéniques en Afrique

Sur le continent africain, en plus du cycle alpin observé en Afrique du Nord, six cycles majeurs sont décrits au Précambrien[3] :

Il est fréquent que l'orogenèse soit utilisée pour dater une formation géologique, un massif magmatique ou une déformation tectonique (exemples : gneiss éburnéens, granite léonien, cisaillement libérien).

Synthèse des orogènes précambriens en Afrique
Nom Etage Âge Origine du nom
Générique[3] Cameroun Hoggar Craton de Man
Panafricain

Katanguien (RDC)

Protérozoïque

moy. à sup.

Néoprotérozoïque sup. -650 à -700 Ma -510 à -560 Ma[4] -600 à -650 Ma[4] De l'adjectif panafricain (concernant toute l'Afrique)

Du Katanga (région de RDC)

Mayoumbien Mésoprotérozoïque terminal -1,05 Ga (+/- 50 ma) De Mayoumba au Gabon
Kibarien Mésoprotérozoïque -1,35 Ga (+/- 50 ma) -1 à -1,2 Ga[4] De la chaine de montagne de Kibara (RDC)
Éburnéen Protérozoïque inf. Paléoprotérozoïque -2,1 Ga (+/- 100 Ma) -2 à -2,2 Ga[5] -2 Ga[4] -1,7 à 2,1 Ga[4] Qualificatif pour la Côte d'Ivoire
Libérien

Ouzzalien (Hoggar)

Archéen sup. Néoarchéen (base)

à Mésoarchéen terminal

-2,7 Ga (+/- 100 Ma) -2,6 à -2,94 Ga[5] -2,9 à -3 Ga[4] -2,75 à -2,9 Ga[6] Libéria (Craton de Man)

Localité d'In Ouzzal (Hoggar)

Léonien Mésoarchéen (base) -3 Ga (+/- 100 Ma) -3,24 à -3,05 Ga[5] -2,95 à -3,1 Ga[6] Sierra Leone (craton de Man)

Cycles orogéniques en Amérique du Nord

Cycles orogéniques en Amérique du Sud

Cycles orogéniques en Asie-Pacifique

Notes et références

  1. Gilles Merzeraud, Stratigraphie séquentielle, De Boeck Supérieur, (lire en ligne), p. 25.
  2. René Taton, Histoire générale des sciences, Presses universitaires de France, , p. 201.
  3. a et b « Universalis - Diagramme des cycles précambriens en Afrique », sur www.universalis.fr (consulté le )
  4. a b c d e et f Bertrand et al. (2013)
  5. a b et c Vicat (1998)
  6. a et b Thieblememont (2005)

Voir aussi

Bibliographie

  • J .M. Bertrand, J. Bertrand-Sarfati et B. Bessoles, Afrique de l'Ouest : Introduction Géologique et Termes Stratigraphiques, Elsevier, , 400 p. (ISBN 9781483138268, lire en ligne).
  • Denis Thiéblemont, Géologie et pétrologie de l’Archéen de Guinée : une contribution régionale à la formation de la croûte continentale (Mémoire de HDR), BRGM, , 149 p. (lire en ligne).
  • Jean-Paul Vicat, Esquisse géologique du Cameroun, Press univ. Yaoundé I, coll. « GEOCAM », , 9 p..

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