Démission du président Camille Chamoun, formation d'un gouvernement de réconciliation dirigé par Rachid Karamé, intensification des tensions religieuses et politiques au Liban
La crise de 1958 au Liban est une crise politique libanaise causée par des tensions politiques et religieuses internes au pays. Elle voit l'intervention des forces américaines.
Le président Camille Chamoun, pro-occidental, refuse de rompre les relations diplomatiques avec le Royaume-Uni et la France alors que ceux-ci attaquent l'Égypte durant la crise de Suez en 1956. La communauté musulmane pousse le gouvernement à une fusion avec la République arabe unie, union de l’Égypte et de la Syrie établi le et qui disparaitra le 28 septembre 1961 à la suite d'un retrait de la Syrie, ce que refuse catégoriquement la communauté maronite chrétienne.
Près de 300 000 Libanais font le déplacement jusqu'à Damas pour fêter la proclamation de la république arabe unie. Le clivage entre unionistes et régionalistes s'accentue et le président Camille Chamoun provoque un tollé en violant la constitution et en briguant un second mandat.
Le , le drapeau de la RAU est hissé sur la citadelle de Tripoli au Liban et des combats éclatent dans les grandes villes libanaises, entre partisans du président Chamoun et les milices nationalistes arabes commandées par Rachid Karamé et Fouad Chéhab[4]. Les crispations se conjuguent pour faire monter la tension.
Attentats à la bombe et assassinats précèdent de vastes manifestations de rue. À partir de juin 1958 éclate une guérilla dans la montagne entre loyalistes dirigés par Naim Moghabghab et insurgés dirigés par Kamal Joumblatt. Les baasistes libanais, qui entrent dans le conflit, reçoivent des armes et de l'argent en provenance de Damas. Devant l'agitation, Chamoun annonce renoncer à se représenter.
Ces forces quitteront le pays le 28 octobre 1958 après 102 jours de présence après avoir subi un tué par un tireur embusqué et trois autres décès accidentels.
Dès la fin du mandat de Chamoun en septembre, un nouveau président unanimement respecté, le général Fouad Chehab est élu, et l'opposition impose la nomination du chef de l'insurrection, Rachid Karamé, au poste de Premier ministre.
Notes et références
↑(en) "B&J": Jacob Bercovitch and Richard Jackson, International Conflict : A Chronological Encyclopedia of Conflicts and Their Management 1945-1995 (1997)
↑(en) Eckhardt, William, in World Military and Social Expenditures 1987-88 (12th ed., 1987) by Ruth Leger Sivard.
↑(en) Singer, Joel David, The Wages of War. 1816-1965 (1972)
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Salim Yaqub, 'Containing Arab Nationalism, The Eisenhower Doctrine and the Middle East, 2003.
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Articles
Fawaz Gerges, The Lebanese Crisis of 1958: The Risks of Inflated Self-Importance, Beirut Review, 1993, p. 83–113.
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Ritchie Ovendale, Great Britain and the Anglo-American Invasion of Jordan and Lebanon in 1958, The International History Review, vol. XVI, no 2, 1994, p. 284–304.