Le coup Albany est une combinaison du jeu de dames décrite en 1931 par le Français Paul Sonier et nommée ainsi depuis 1955.
Quelques auteurs l'ont appelée « coup Sonier », locution qui ne lui est pas spécifique. Aux Pays-Bas, l'appellation concurrente est « coup du pépin ».
Principe du coup Albany
Coup Albany (suivi d'un second)
Premier coup Albany : (17-22) 26x17 (11x35) N+1
26x17 (11x35) N+1
(11x35) N+1
Les Noirs ont gagné un pion.
Second coup Albany[1] : après l'attaque fautive 37-32? (22-28) 31x22 (17x3) N+
Second coup Albany[1] : après l'attaque fautive 37-32? (22-28) 31x22 (17x3) N+
31x22 (17x3) N+
(17x3) N+
Gain des Noirs
Il s'agit d'un coup du tourniquet particulier, caractérisé par le sacrifice exceptionnel de cinq pions[2].
L'offre est à ce point surprenante que la combinaison est parfois exécutée directement.
Le coup Albany n'est cependant pas toujours un coup direct. Il peut être précédé par exemple du déblaiement des pions adverses 16 et 18 (réciproquement 35 et 33)[3].
Comme le coup turc et le coup suisse, ce coup exploite la règle : « Il est interdit de prendre deux fois la même pièce. »
Cette combinaison est une ressource tactique des parties avec enchaînement de l'aile droite. Sa rafle finale rappelle alors celle du coup royal[4]. Voir première partie de l'animation.
Le coup peut apparaître ailleurs sur le damier et après une attaque adverse comme illustré dans la seconde partie de l'animation.
Appellations
Influencé par la dénomination « coup suisse », le Néerlandais Jan Metz nomme en 1937 « coup Albany » une de ses compositions dans laquelle quatre coups suisses se succédent[5],[6].
L'attribution du nom « coup Albany » et sa formalisation sont faites en 1955 par Raman[7]. La locution sera reprise dans la littérature francophone[8].
En plus de cette dénomination, les Néerlandais utilisent depuis peu une autre appellation francophone « coup du pépin », ou sa traduction, qui évoque le mécanisme particulier du coup Albany[9],[10].
L'analogie vient de l'aspect des pièces avant la dépose des cinq pions raflés par l'adversaire. Tel le noyau d'un fruit, le pion rafleur adverse est entouré de quatre pions et finira en prise après le retrait de trois d'entre eux[11].
À l'origine, en 1881, l'appellation « coup du pépin » est donnée par Balédent à une composition de Tristan Bernard : Un coup suisse, là aussi[12].
La première description de l'actuel coup Albany a été faite en 1931 par Paul Sonier, champion de Paris[13].
C'est pourquoi, comme plusieurs autres créations de Sonier, cette combinaison porte également son nom[14],[15],[16],[17].
Toutefois, c'est davantage un célèbre coup de début qui est appelé, de façon univoque, « coup Sonier ».
↑ a et bNote. Mervin Hendriks - Roep Bhawanibhiek. Couleurs inversées : Bhawanibhiek a fait le coup avec les Blancs, le 14 octobre 2000, NLD-chT 2e klasse D (3.3). Source Zandvliet, voir infra
↑Lanfrey. « Le coup du tourniquet : quand une rafle fait un tour complet de 4 pièces »
↑Stoep 2002, p. 16. « □13, een 20x20 van de Franse combinatietovenaar Paul Sonier ["Clubs et cafés” 4-1931]. Winst door 9…(24-29,19x30,17-22,11x33,14-20,10x50)+. » N.D.L.R. Traduction : « □13, un 20x20 du magicien français des combinaisons Paul Sonier ["Clubs et cafés" 4-1931]. Gagnant par 9…(24-29,19x30,17-22,11x33,14-20,10x50)+. »
Position Noirs : 2 3 4 5 6 7 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 21 23 24 Blancs : 25 26 27 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 43 44 45 46 47 48 49
↑Stoep 2002, p. 16. « Springer [1932:61], die □13 opneemt onder de naam Coup Royal, noemt evenmin een auteursnaam. » N.D.L.R. Traduction : « Springer [1932:61], qui enregistre □13 sous le nom de Coup Royal, ne mentionne pas non plus le nom d'un auteur. »
↑Stoep 2002, p. 16. « De Albanyslag van type 1 werd het eerst vermeld door Jan Metz in 1937 [HD 19-8-1937:327-8], en bij wijze van curiositeit viermaal in één compositie toegepast, […] Een paar maanden eerder [HD 15-4-1937] had Metz de onlangs in Frankrijk bedachte term Zwitserse slag in ons land geïntroduceerd. » N.D.L.R. Traduction : « Le coup Albany de type 1 a été mentionné pour la première fois par Jan Metz en 1937 […], et il a été appliqué quatre fois dans une même composition, à titre de curiosité, […] Quelques mois plus tôt […], Metz avait introduit dans notre pays le terme de coup suisse, récemment inventé en France. »
↑Stoep 2002, p. 190. « De Coup Albany was ween een afsplitsing van de Coup Suisse, maar dat was geen gelukkige greep. » Traduction : « Le Coup Albany était une émanation du Coup Suisse, mais ce n'était pas une décision heureuse. »
↑Raman 1955, p. 86. « Coup Albany » N.D.L.R. Raman présente quatre combinaisons basées sur ce mécanisme.
↑Stoep 2002, p. 16. « Voor de Coup Albany nummer 3 is Freek Raman verantwoordelijk. In zijn boek uit 1955 [:86] geeft hij vier combinaties van het type van □12. […] Ik vond □13 […] onder de naam Coup Albany bij Henri Macaux in “L'Effort” [192, 9-1979:14]. » N.D.L.R. Traduction : « Pour le Coup Albany numéro 3, c'est Freek Raman qui est responsable. Dans son livre de 1955 [:86], il donne quatre combinaisons du type de □12. […] J'ai trouvé □13 […] sous le nom de Coup Albany par Henri Macaux dans L'Effort [192, 9-1979:14]. »
↑Borghoms 2023, p. 58. « Vruchtenpitzetje (coup du pépin) »
↑Zandvliet 2023, p. 178. « Vruchtenpitzet » N.D.L.R. Traduction : « Coup du pépin »
↑Zandvliet 2023, p. 179. « […] een witte schijf belandt in kern van een kluwen geslagen zwarte schijven, als een vruchtenpit waarvan het vruchtvlees wordt weggehaald, mogelijk vanwege de regel: je mag niet tweemaal over dezelfde schijf. […] deze slagzet wordt ook wel de Albanese slagzet genoemd, maar is te zeldzaam voor een plaats in de canon » N.D.L.R. Traduction : « […] un pion blanc se retrouve au cœur d'un enchevêtrement de pions noirs capturés, comme un noyau de fruit dont la chair est retirée, à l'occasion de la règle suivante : vous n'êtes pas autorisé à passer deux fois sur la même pièce. […] ce coup est également appelé le coup Albany, mais il est trop rare pour être normalisé. »
↑Stoep 2002, p. 141. « COUP DU PÉPIN (Vruchtenpitzetje) Naam van een zekere (Tristan?) Bernard voor een in “La Stratégie” van 15-11-1875 gepubliceerd probleem […], op het thema van wat we tegenwoordig Zwitserse slag noemen. Het werd door Balédent [II 1881:159] overgenomen met de aantekening: Coup du Pépin. » N.D.L.R. Traduction : « Nom d'un certain (Tristan ?) Bernard pour un problème publié dans « La Stratégie » du 15-11-1875 […], sur le thème de ce qu'on appelle aujourd'hui le coup suisse. Il a été reproduit par Balédent […] avec l'annotation : Coup du Pépin. »
↑Fabre 1945, p. 24. « 34-30 (20-24) 30-25 (17-21) 31-26 (12-17) 37-31 (7-12) 42-37 (1-7) 40-34 (18-23) 45-40 (12-18) 50-45 (8-12) 31-27? Les Noirs font un coup de dame par (24-29) (19x30) (17-22) donnant 5 pions ! (11x33) (14-20) (10x50) Dame N etc… “ the Draughts Review ” n°8 8/27 avec le PN 4 à 1 avec une marche différente et Tous les Jeux. avril 1931 (tiré de la revue “ ligue de Dames ”) » N.D.L.R. the Draughts Review n°8 correspondrait à 1932, car le n°1 est de 1925.
↑Stoep 2002, p. 186. « COUP SONIER (Het zetje van Sonier) De naam Coup Sonier wordt verbonden met niet minder dan vijf verschillende combinatietypen. Een negatief record! » N.D.L.R. Traduction : « L'appellation Coup Sonier est associée à pas moins de cinq types de combinaisons différentes. Un record malheureux ! »