Durant la guerre, les révoltes populaires débouchent sur la création de juntes de défense locales et régionales. Elles ont pour objectif d'assurer la défense du pays face à l'invasion française et de combler la vacance du pouvoir (les juntes ne reconnaissant pas la désignation de Joseph Bonaparte). Elles étaient composées de militaires, de représentants du haut-clergé, de fonctionnaires et de professeurs, tous conservateurs. En septembre 1810, la direction du mouvement est confiée à la Junte suprême centrale.
Durant la crise profonde suscitée par la guerre, la Junte suprême centrale ordonne la réunion des Cortes, qui, en raison des événements liés au conflit, doivent se réunir d'abord à San Fernando (alors nommé Isla de León), puis à Cadix. À ce moment, ces deux villes sont les seules d'Espagne à ne pas être occupées par les troupes napoléoniennes.
Les Cortes de Cadix ont pour objet de rédiger un corpus législatif de nature libérale qui puisse servir de base à un nouvel ordre social afin de mettre un terme à la société d'Ancien Régime. Le produit de ses travaux n'est autre que la Constitution espagnole de 1812, appelée La Pepa en raison de la date de la promulgation du texte, jour de la saint Joseph (Pepe étant le diminutif familier de José en espagnol). La Constitution de 1812 est le premier texte constitutionnel de l'histoire de l'Espagne.
Les Cortes instaurent un nouveau système politique basé sur le principe de la souveraineté nationale, avec la monarchie pour forme de gouvernement, néanmoins soumise au principe de la séparation des pouvoirs. Le roi aussi bien que les Cortes détiennent la faculté de proposer des lois, de manière conjointe. Par ailleurs, les Cortes reconnaissent des droits tels que la liberté d'impression, l'égalité devant la Loi, l'inviolabilité du domicile, entre autres.
Toutefois, ces avancées sont suspendues par le décret du signé par Ferdinand VII, qui abroge la Constitution de 1812, ainsi que toutes les décisions des Cortes de Cadix.