En 2003, l’UNESCO a adopté une Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel[3] qui a été ratifiée à ce jour par 183 États, dont la France en 2006. Cet instrument international répondait à la nécessité de redéfinir la notion de patrimoine, apportant ainsi une reconnaissance aux formes d’expression culturelles qui n’entrent pas dans la conception matérielle du patrimoine telle que définie par la Convention de 1972 pour la protection des sites et des monuments, naturels et culturels.
Selon l’article 2 de la Convention, le terme de patrimoine culturel immatériel (PCI) désigne « les pratiques, représentations, expressions, connaissances et savoir-faire (ainsi que les instruments, objets, artefacts et espaces culturels qui leur sont associés) que les communautés, les groupes et, le cas échéant, les individus reconnaissent comme faisant partie de leur patrimoine culturel ».
Ce patrimoine vivant, transmis de génération en génération, « est recréé en permanence par les communautés et groupes en fonction de leur milieu, de leur interaction avec la nature et de leur histoire, et leur procure un sentiment d’identité et de continuité ». Il se manifeste notamment dans les traditions et expressions orales, les arts du spectacle, les pratiques sociales, rituels et événements festifs, les connaissances et pratiques concernant la nature et l’univers, ainsi que les savoir-faire liés à l’artisanat traditionnel.
L’objectif central de la Convention est la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, le terme de sauvegarde désignant un ensemble de mesures formant une chaîne de traitement patrimonial afin d’assurer la viabilité effective du PCI :
identification et recensement
documentation, étude et recherche
protection
transmission par l’éducation formelle et non-formelle
La Convention contient des dispositions suivantes :
I. Dispositions générales
II. Organes de la Convention
III. Sauvegarde du patrimoine culturel immatériel à l'échelle nationale
IV. Sauvegarde du patrimoine culturel immatériel à l'échelle internationale
V. Coopération et assistance internationales
VI. Fonds du patrimoine culturel immatériel
VII. Rapports
VIII. Clause transitoire
IX. Dispositions finales
Buts de la Convention
Contrairement à d'autres Conventions de l'UNESCO, cette convention commence en indiquant ses buts, qui sont les suivants :
« (a) la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel ;
(b) le respect du patrimoine culturel immatériel des communautés, des groupes et des individus concernés ;
(c) la sensibilisation aux niveaux local, national et international à l’importance du patrimoine culturel immatériel et de son appréciation mutuelle ;
(d) la coopération et l’assistance internationales[1]. »
La Convention travaille à deux échelles, nationale et internationale.
À l'échelle nationale, les États parties sont censés "prendre les mesures nécessaires pour assurer la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel présent sur son territoire". Ces mesures comprennent l'identification du patrimoine culturel immatériel qui existe sur son territoire, l'adoption de politiques appropriées, la promotion de l'éducation et ainsi de suite[5]. En outre, en prenant ces mesures, chacun des États parties doit s'efforcer "d’assurer la plus large participation possible des communautés, des groupes et, le cas échéant, des individus qui créent, entretiennent et transmettent ce patrimoine, et de les impliquer activement dans sa gestion"[6].
À l'échelle internationale, cette Convention encourage la coopération internationale, qui comprend "l’échange d’informations et d’expériences, des initiatives communes ainsi que la mise en place d’un mécanisme d’assistance aux États parties dans leurs efforts pour sauvegarder le patrimoine culturel immatériel"[7].
Listes
Le Comité de la Convention publie et tient à jour deux listes du patrimoine culturel immatériel qui sont :