Simultanément, plusieurs mouvements de résistance armée s’organisent à l'intérieur du pays, jusqu’à 15 à un moment donné. Les principaux sont l’EDES du colonel Napoleon Zervas(en), l’EAM du Parti communiste de Grèce et l’EKKA du colonel Dimítrios Psarrós. Le « gouvernement libre » en exil voit petit à petit croître ses désaccords les mouvements de Grèce occupée, étant considéré par eux comme un deuxième gouvernement fantoche après celui de l’« État grec ». Les partis prennent conscience de la nécessité de la création avant la libération d'un gouvernement d'unité nationale qui s’appuierait sur les vues et la coopération de toutes les forces politiques et groupes de résistance, dans le but commun de la restauration ordonnée de la vie publique.
En mars 1944, une révolte antimonarchiste se déroule au sein des troupes grecques présentes en Égypte. Les mutins veulent obliger le gouvernement en exil de Tsoudéros à s'entendre avec le Comité politique de libération nationale mis en place par les résistants communistes en Grèce. Tsoudéros démissionne, remplacé par Sophoklís Venizélos, tandis que la mutinerie est matée[1].
L’organisation d’une conférence est d’abord initiée par Sophoklís Venizélos, remplaçant d’Emmanuel Tsoudéros, parti pour Londres, à la tête du gouvernement grec en exil. Mais assez soudainement le 14 avril 1944, Georges Papandréou arrive au Caire dans un avion de la RAF. Avec la médiation des Britanniques, celui-ci obtient 13 jours plus tard la convocation au Liban d'une conférence de toutes les tendances politiques dans les vingt jours suivants, et remplace Vénizélos au poste de Premier Ministre.
La conférence
La conférence débute au Liban à Dour el Saouer (station de montagne à proximité de Beyrouth) le 17 mai 1944. Les délégués représentant les groupes de la résistance grecque arrivent depuis l'Italie dans des avions de la RAF, tandis que les participants du gouvernement Papandréou viennent du Caire.
Les délégués
La plupart des hommes politiques en exil sont présents, aux côtés de représentants du Comité politique de libération nationale, de l'EAM, de l'ELAS, du KKE, de l'EDES et de l'EKKA.
Les 25 délégués assistant à la Conférence du Liban sont:
La Conférence est suivie par l'ambassadeur britannique Reginald Leeper(en), qui enregistre avec son personnel toutes les positions exprimées par les délégués.
Accord
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La présence des communistes est très fortement critiquée par les autres participants à la conférence. Cependant, un accord, la Charte du Liban, finit par être trouvé et signé par tous[1].
Malgré tout, les leaders communistes en Grèce refusent le texte. Les négociations reprennent pour trouver un nouvel accord. Cinq postes gouvernementaux sont accordés aux communistes en échange de leur intégration dans les troupes britanniques du général Scobie[1].
Bibliographie
(en) C.M. Woodhouse, Modern Greece, Faber and Faber, 1998 (ISBN0-571-19794-9)
(el) Spýros Livardátos, De la Guerre civile à la Junte [« Από τον εμφύλιο στη χούντα »], Athènes, Papazísi, (présentation en ligne)
Jean Hugonnot, « Les origines de la crise grecque », Politique étrangère, vol. 11, no 1, , p. 82-84 (DOI10.3406/polit.1946.5449, lire en ligne, consulté le )