Christophe-Paul de Robien, dit le président de Robien ( au château de Robien à Saint-Thuriau de Quintin, aujourd’hui Le Fœil - à Rennes), est un magistrat, historien, naturaliste et collectionneur d'art français, conseiller au Parlement de Bretagne (1720-1726), président à mortier au Parlement de Bretagne (1724-1756). Il est inhumé dans la collégiale de Quintin où reposent sa mère et d'autres parents.
Après ses études chez les Jésuites de Rennes et un séjour dans une académie d'exercices parisienne, il obtient sa licence en droit à Nantes en 1718 et devient avocat. Il est reçu conseiller le , puis président à mortier le .
Julienne de Robien-Kerambourg avec lequel il se marie le [2] alors qu'elle a 12 ans, meurt à 26 ans en laissant sept enfants, le premier étant né 38 mois après le mariage[3]. Cette union avec la fille aînée d'une riche famille contribue à asseoir sa fortune, héritée et résultat d'héritages préservés pour la majeure partie et une des plus importantes de la province bien qu'inférieure à celles des plus grands négociants nantais, voire malouins. En 1764, ses enfants héritent de treize seigneuries situées dans le pays de Quintin, s'y étendant dans huit paroisses, le Trégor et le pays Vannetais et vingt-quatre de ses paroisses. Ces propriétés furent la cause de procès, principalement avec les vassaux contestant ses droits de seigneur, lui-même refusant, pour les mêmes raisons, de rendre aveu aux Lorges de la seigneurie de Quintin. Ces procès qui ne cessèrent de le mobiliser et dont un volume important d'archives témoigne ont pourtant le prestige - l'ancienneté de la noblesse - ou le symbolique pour enjeux, les bénéfices sur le fond étant sans commune mesure avec les cent cinquante mille livres de frais liés à ces contentieux, somme estimée par les héritiers encore engagés dans les affaires non encore tranchées[4].
Il est l’auteur de la Description historique, topographique et naturelle de l'ancienne Armorique, ouvrage rédigé en 1752 mais édité seulement en 1974 par Jean-Yves Veillard qui rappelle son rôle précurseur dans l'archéologie bretonne et la prise de conscience de ce patrimoine[5].
Pesche et presse de la sardine (dessin aquarellé sur papier, 1756).
Comme l'attestent les ouvrages de sa bibliothèque, Christophe-Paul de Robien s'est intéressé à la généalogie, terminant la sienne en 1732 (??), et à l'héraldique, particulièrement avec le projet de rendre visible le rang de sa famille. Si l'ajout de ses armoiries à ses biens comme ses livres ou son tombeau ne lui cause pas de problème, il n'en est pas de même pour les églises dont il se considère seigneur-fondateur. À partir de 1731, des arrêts du conseil d'État s'opposent à ses prétentions et le condamnent à retirer ses armoiries des églises de Pluvigner et de Brech, considérées comme une négation de la supériorité du Roi. S'il paraît s'incliner dans ses réponses aux autorités, il réitère l'opération dans plusieurs chapelles et églises bretonnes. Il ne connaîtra pas la conclusion de ce contentieux : c'est en 1763, sept ans après sa mort, que les prééminences et droits honorifiques des Robien sont reconnus dans les églises de Crach, Landaul, Landévant, Locmariaquer et Pluvigner ainsi que dans douze chapelles[7].
↑Un âge au mariage aussi faible n'est pas courant, même s'il est plus bas de quelques années chez les filles de parlementaires (autour de 20 ans) par rapport à celles des autres nobles. Cf. Ouvrage de Gauthier Aubert, p. 66.
Gauthier Aubert, Le président de Robien : gentilhomme et savant dans la Bretagne des lumières, Presses universitaires de Rennes, 2001.
G. Closmadeuc, Le Président de Robien, Archéologue, Bulletin de la Société Polymathique du Morbihan, 1882. p. 25-60.
Christophe-Paul de Robien, Description historique, topographique et naturelle de l'ancienne Armorique, Joseph Floch Imprimeur, 1974. Édition par Jean-Yves Veillard des manuscrits conservés à la Bibliothèque de Rennes Métropole.
Jean-Yves Veillard, Catalogue des objets d'archéologie armoricains de la collection du Président de Robien. Musée de Bretagne, 1972. 55p.