Il a vécu en Eurasie du Miocène moyen à la fin du Pliocène moyen, soit il y a environ entre 15,98 et 3,60 millions d'années[2]. Un très grand nombre d'espèces ont été rattachées à ce genre, en particulier dans le Miocène de Chine ; une dizaine sont considérées comme valides[3],[4].
Description
Corps
C’était un grand herbivore, robuste, atteignant 1,5 à 1,8 mètre de hauteur pour une masse variant selon les espèces entre 1 et 2,5 tonnes[5]. Le mâle et la femelle sont dépourvus de cornes. Le corps est massif, porté par de courtes pattes tridactyles.
Denture
La mandibule présente une symphyse mandibulaire élargie, et porte de grandes incisives presque horizontales, semblables à des défenses, séparées par un large diastème. Ces incisives sont encore plus développées chez les mâles que chez les femelles (dimorphisme sexuel)[6].
La formule dentaire est
Chilotherium possède des pattes encore plus courtes que celles des herbivores des groupes apparentés. De plus ses dents montrent de hautes couronnes dites (hypsodontes)[7]. Ces deux caractéristiques indiquent que la plupart des espèces de Chilotherium étaient spécialisées dans le pâturage. Néanmoins certaines espèces, en fonction de leur environnement, sont restées brouteuses[7].
Espèces
Treize espèces de Chilotherium ont été décrites et 19 autres ont été attribuées au genre.
Dix sont considérées comme valides selon Tao Deng en 2006[3] et Sun Dan-Hui et ses collègues en 2018[4]. Cinq espèces proviennent de Chine, quatre d'Europe et un d'Iran[3].
D'anciennes espèces de Chilotherium ont été attribuées au genre[3] :
Aprotodon, caractérisé par une symphyse mandibulaire proportionnellement plus grande et plus large, une branche mandibulaire horizontale courbée à la fois latéralement et dorsalement contrairement à celle de la plupart des rhinocérotidés, et des prémolaires semi-molariformes, contrairement aux prémolaires entièrement molariformes de Chilotherium ;
Subchilotherium, dont la symphyse mandibulaire est beaucoup plus étroite ;
Acerorhinus, qui possède une base nasale fortement rétrécie et une symphyse mandibulaire plus étroite.
Classification révisée par Deng en 2006[3], complétée par Sun et al. en 2018[4] :
Au sein de la sous famille des Aceratheriinae, Tao Deng en 2005 a placé Chilotherium dans la tribu des Chilotheriini[8]. En 2018, Sun Dan-Hui et ses collègues reprennent la proposition de P.-O. Antoine et G. Saraç de l'attribuer à la tribu des Aceratheriini, où il le place en groupe frère du genre Shansirhinus[9],[4] :
↑ abcd et e(en) Tao Deng, « A primitive species of Chilotherium (Perissodactyla, Rhinocerotidae) from the Late Miocene of the Linxia Basin (Gansu, China) », Cainozoic Research, vol. 5, nos 1–2, , p. 93–102 (lire en ligne, consulté en )
↑ abc et d(en) Sun Dan-Hui, Li Yu und Deng Tao: A new species of Chilotherium (Perissodactyla, Rhinocerotidae) from the Late Miocene of Qingyang, Gansu, China. Vertebrata Palasiatica, 2018 doi:10.19615/j.cnki.1000-3118.180109
↑(en) Esperanza Cerdeño, « Diversity and evolutionary trends of the family Rhinocerotidae (Perissodactyla) », Palaeo, vol. 141, nos 1–2, , p. 13–34 (DOI10.1016/S0031-0182(98)00003-0)
↑(en) Shaokun Chen, Tao Deng, Sukuan Hou, Qinqin Shi et Pang, Libo, « Sexual dimorphism in perissodactyl rhinocerotid Chilotherium wimani from the late Miocene of the Linxia Basin (Gansu, China) », Acta Palaeontologica Polonica, vol. 55, no 4, , p. 587–97 (lire en ligne, consulté en )
↑ a et b(en) Jordi Agustí et Mauricio Antón, Mammoths, Sabertooths, and Hominids : 65 Million Years of Mammalian Evolution in Europe, New York, Columbia University Press, , 313 p. (ISBN0-231-11640-3)
↑(en) T. Deng. 2005. New cranial material of Shansirhinus (Rhinocerotidae, Perissodactyla) from the Lower Pliocene of the Linxia Basin in Gansu, China. Geobios 38(3):301-313
↑(en) P.-O. Antoine and G. Saraç. 2005. Rhinocerotidae from the late Miocene of Akkasdagi, Turkey. Geodiversitas 27(4):601-632