Les chalutiers armés français, issus de la réquisition de nombreux chalutiers, morutiers et autres navires de pêche, ou achetés aux alliés de la France servirent à remplir diverses missions maritimes de guerre, quand la France entra en guerre le .
Si beaucoup de ces navires ont été rapidement rendus à leurs armateurs pour qu'ils reprennent la pêche, certains ne survécurent pas aux opérations ou furent capturés par l'ennemi.
D'autres sont restés en activité durant tout le conflit et ont été ainsi militarisés après le , sous réquisition ou achetés par la Marine nationale.
Deux d'entre eux, l' Inkerman et le Cerisoles disparurent corps et biens dans le Lac Supérieur lors de leur premier voyage depuis Thunder Bay en direction de la France dans la nuit du 23 au [2] avec les 78 marins de leurs deux équipages.
L' Ailly (1909-1943) un chalutier de Dieppe armé en patrouilleur a connu son heure de gloire le 16 mai 1918 en coulant le sous-marin allemand UC-35 au large des côtes de la Sardaigne. L' Ailly fut décoré de la croix de guerre ainsi que son commandant, le premier maître timonier Le Roux et plusieurs membres de son équipage.
Les chalutiers armés français en patrouilleur, pendant la seconde guerre mondiale
Les chalutiers de plus de 1 000 tonnes
En 1939, la marine française réquisitionna 12 grands chalutiers français pour en faire des patrouilleurs auxiliaires.
Caractéristiques :
Longueur : 63 à 66 m
Propulsion : moteur à vapeur ou diesel
Puissance : 850 à 1100 cv
Vitesse :10, 5 à 12 nœuds
Armement : 3 x 1 canon de 100 mm, (parfois 2 x 1 canon AA de 37 mm), 2 x 2 mitrailleuses de 8 mm, 1 à 2 grenadeurs de sillage (parfois mortiers)
Equipage : 44 à 56 hommes
Après la défaite de , la marine française désarma la plupart d'entre eux, mais certains tombèrent aux mains des Allemands en 1942. Les Français libres ou les Britanniques s'emparèrent de quatre.
Les unités :
P-11 Cap Nord (ex-Islande, 1926, Chantiers Navals Français de Caen) - 1943 : Uj 2207Kriegsmarine. Coulé le 20 novembre 1944
P-17 Cap Fagnet (ex-Lucien Fontaine, 1926,Chantiers Navals Français de Caen) - 1945 : ?
P-28 Heureux (ex-Heureux, 1930, Chantiers Navals Français de Caen) - 1942 : Uj 2213Kriegsmarine. Coulé le
P-37 Jutland (ex-Jutland, 1934, Frederikshavns Vaerft & Flydedok au Danemark) - 1942 : Uj 2202Kriegsmarine. Coulé le
P-38 Merceditta (ex-Merceditta, 1934, - 1940-44 : navire-météo WBS 9Kriegsmarine. Sabordé en 1944 et renfloué en 1951
P-40 Président Houduce[3] (ex-Président Houduce, 1930, Cox & Co. au Royaume-Uni) - 1940 : Forces navales françaises libres - 1951 : chalutier L'Astakos. Mis à la ferraille en 1985
P-15 Clairvoyant (ex-Joseph Vandevalle, 1922, Augustin Normand Le Havre) - 1943 : Uj 2214, puis Uj 6075Kriegsmarine. Coulé le
P-16 Hardi II (ex-Jules Blay, 1921) - 1943 : Uj 2211Kriegsmarine. Coulé le
P-31 Alfred (1926, Ateliers et Chantiers de Bretagne à Nantes) - 1943 : Uj 2208Kriegsmarine. Coulé le
P-32 Téméraire II (1922, France) - 1940 : rendu à sa propriétaire.
Les chalutiers de 600 à 800 tonnes
Caractéristiques :
Longueur : 52 à 60 m
Puissance : 750 à 800 cv
Vitesse : 10 à 11,5 nœuds
Armement : 3 x 1 canon de 100 mm, (parfois 2 x 1 canon AA de 37 mm), 2 x 2 mitrailleuses de 8 mm, 1 grenadeur de sillage ou mortier
Equipage : 45
Les unités :
P-12 Capricorne (1921, Chantiers et Ateliers de Bretagne à Nantes) - 1945 : ?
P-18 Terre Neuve (1921, Cochrane & Sons Ltd au Royaume-Uni). Coulé le
P-33 L'Atlantique (1920, Cochrane & Sons Ltd au Royaume-Uni) - 1940 : Royal Navy - 1946 : remis à son propriétaire. Mis à la ferraille en
P-36 Patrie (1920, Cochrane & Sons Ltd au Royaume-Uni) - 1940 : Royal Navy - 1945 : remis à son propriétaire
P-39 Reine des Flots[6] (ex-Bois Rose, 1923, Hall, Russell & Cl. Ltd au Royaume-Uni) - 1940 : Royal Navy - 1941 : Forces navales françaises libres - 1946 : remis à son propriétaire.
Les chalutiers de 400 à 600 tonnes
Caractéristiques :
Longueur : 47 à 55 m
Puissance : 750 à 800 cv
Vitesse : 10 à 11,5 nœuds
Armement : 3 x 1 canon de 100 mm, (parfois 2 x 1 canon AA de 37 mm), 2 x 2 mitrailleuses de 8 mm, 1 (2) grenadeur de sillage
Equipage : 39
Les unités :
P-10 Casoar (1935, Forges et Chantiers de Gironde à Bordeaux) - 1940 : NatterKriegsmarine. Réédition en
P-30 Capitaine Armand[7] (ex-Simon Duhamel, 1920, Hall, Russell & Co. Ltd au Royaume-Uni) - 1942 : Forces navales françaises libres . Vendu à Israël en 1951
P-34 Asie (av. 1914, chantiers Augustin Normand Le havre) - 1940 : Royal Navy - 1946 : remis à son propriétaire
P-95 Notre Dame de France (1931, Smiths Dock Co. Ltd au Royaume-Uni) - 1940 : FY.363 Royal Navy - 1945 : remis à son propriétaire.
Dans cette catégorie on trouve aussi des anciens chalutiers armés britanniques de la Première Guerre mondiale :
Deux patrouilleurs issus de l'ancienne classe de chalutiers militaires Castle achetés à la Royal Navy.
P-70 Les Illiates (ex-John Lyons, 1917, Smith's Dock Co. au Royaume-Uni) 1940 : M4404 Kriegsmarine. Coulé le
P-73 Nazareth (ex-William Carr, 1918, Bow Mclachlan & Co au Royaume-Uni) - : FY.1815Royal Navy - 1945 : retour en France
Six autres issus de l'ancienne classe de chalutier militaires Classe Mersey achetés à la Royal Navy.
P-60 Saint-Pierre d'Alcantara (ex-James Caton, 1918, Lobnitz & Co. Ltd au Royaume-Uni) - 1921 : France . Coulé le
P-64 Duperré[8](ex-Henri Ford, 1917, Cochrane & Sons Ltd au Royaume-Uni) - 1940 : coulé.
P-65 Jean Frédérique (ex-James Hulbert, 1919, Lobnitz & Co. Ltd au Royaume-Uni) - : Pays-Bas. Coulé le
P-67 Mont Cassel (ex-William Leech (1918, Cochrane & Sons Ltd au Royaume-Uni) - 1922 : France - : V 1804Kriegsmarine - : reddition
P-68 Pierre André (ex-Robert Cahill, 1920, Royaume-Uni) - 1921 : France - : FY.1944Royal Navy - 1946 : rendu à son propriétaire
Armement : 2 x 1 canon de 100 mm, (parfois 2 x 1 canon AA de 37 mm),
Equipage : 18 à 27
Les unités :
P-46 Aiglon[9] (1907, J. Dutie Torrie S.B. Co. au Royaume-Uni) - : FY.1841Royal Navy - 1946 : remis à son propriétaire
P-47 Notre Dame d'Espérance (1920, Ateliers et Chantiers du Boulonnais) - : FY.1714Royal Navy - 1945 : remis à son propriétaire
P-48 Ambroise Paré[10] (1906, Royaume-Uni) - : FY.346Royal Navy - 1946 : remis à son propriétaire
P-49 Mouette[11] (1906,Ateliers et Chantiers de France à Dunkerque) - : sabordé.
P-60 Surmulet[12] (ex-Surmulet, 1906, Bonn & Mees des Pays-Bas) - 1940 : V 1806Kriegsmarine. 1945 : ?
P-62 Orient (ex-Orient, 1908, De la Brosse et Fouché à Nantes) - 1942 : V 1802Kriegsmarine. Coulé le
P-63 Petit Poilu (1920, ?) - 1941 : HS O4, puis V 725Kriegsmarine. Coulé le
Le chalutier Ailly qui, armé en patrouilleur lors du premier conflit mondial, coule un sous-marin allemand, est de nouveau mobilisé en 1939. Il est armé en auxiliaire de dragage, AD 60 et basé à la Palice. Démobilisé et navigant à la pêche, il est perdu corps et biens avec les 11 marins de son équipage en sautant sur une mine au large de La Rochelle, le 13 janvier 1943.