Le château témoigne de l'architecture militaire du quinzième siècle.
Il se transmet dans la descendance de Jean V de Créquy jusqu'à la Révolution, malgré les vicissitudes de la région qui fut constamment disputée entre la France et la Bourgogne, puis l'Espagne, depuis le début du XVIe siècle jusqu'à la prise d'Hesdin (1639), suivie par le Traité des Pyrénées (1659).
La nouvelle Hesdin est prise et rattachée à la France en 1639. Le marquis de Bellebrune en est le gouverneur avec sous ses ordres le capitaine Balthazar de Fargues. Le marquis de Bellebrune meurt à Paris le . Balthazar de Fargues demande à le remplacer comme gouverneur mais on lui préfère le comte de Moret, mais il réussit à s'imposer grâce à l'appui de la garnison et du prince de Condé. Faegues réussit à défendre la ville contre les Espagnols et quand l'armée française avec Louis XIV passe devant Hesdin le pour se rendre au siège de Dunkerque, il fait tirer dessus au canon. Craignant une attaque des troupes royales, il fait détruire le château de Fressin ainsi que ceux de Beaurain, de Labroye, de Rollancourt, de Montcavrel.
Le château de Fressin reste aux Créquy jusqu'au cardinal Antoine de Créquy, évêque d'Amiens, mort en 1574. Il passe alors à son neveu Antoine de Blanchefort, à charge pour lui de relever le nom et les armes de Créquy.
Les Blanchefort Créquy se succèdent alors comme seigneurs de Fressin jusqu'à Marguerite de Blanchefort Créquy, morte en 1711, veuve de Charles Belgique Hollande de La Trémoille, 5e duc de Thouars. Sa fille, Marie Armande de La Trémoïlle, épouse en 1696 Emmanuel Théodose de La Tour d'Auvergne, duc de Bouillon. Vendu comme bien national, le château est racheté en 1811 par Françoise Honorine Adélaïde de La Tour d'Auvergne d'Apchier, marquise de Durfort Civrac, dont les enfants le revendent en 1852 au baron Seillère, banquier à Paris.
En 1907, la famille Seillère vend les ruines du château au sénateur Jules Elby, qui y fait procéder à des fouilles en 1923-1924[3].
Aujourd'hui, le château est ouvert à la visite durant la belle saison, une salle d'exposition évoque les techniques de construction et la vie quotidienne à cette époque. Les souterrains peuvent également être visités.
Protection
Les ruines, sol et sous-sol, font l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques depuis un arrêté du 8 août 1996[1].
Description
Le château de Fressin était une véritable forteresse, avec bastions défensifs adaptés à l'artillerie.
Il comportait huit tours cylindriques, dont un donjon, reliées entre elles par des courtines, enserrant une cour rectangulaire.
Abbé Charles Antoine Fromentin, Fressin: histoire, archéologie, statistique, Lille, Imprimerie Salésienne, (lire en ligne)
Victorien Leman et Lucie Jeanneret, « Le château des Créquy à Fressin : De la résidence seigneuriale à la forteresse (XVe – XVIIe siècles) », dans Places fortes des Hauts-de-France -1- : Du littoral à l'arrière-pays (Pas-de-Calais et Somme). Actualités et recherches inédites, Villeneuve-d'Ascq, Publications de l’Institut de recherches historiques du Septentrion. Université de Lille, coll. « Histoire et littérature du Septentrion » (no 57), , 410 p. (lire en ligne)
P. Tierny, « Inventaire après décès de Jean VI de Créquy au château de Fressin, 1515 », Bulletin de la Commission départementale des monuments historiques du Pas-de-Calais, t. V - 2e livraison, , p. 425-441 (lire en ligne)