Carol Kaye (née Smith le à Everett) est une musicienne américaine, guitariste et surtout bassiste. Elle est considérée comme une légende de la basse[1] extrêmement prolifique car elle a joué sur environ 10 000 enregistrements au cours d’une carrière de plus de 50 ans. Elle a été membre des prestigieux The Wrecking Crew, groupe informel de musiciens de haut niveau de formation jazz ou classique, basé à Los Angeles. Elle est une des rares femmes qui, dans les années 1950 et 1960, a travaillé au plus haut niveau de l'industrie musicale américaine.
Biographie
Carol Kaye naît à Everett dans l'État de Washington, dans une famille de musiciens. Son père est tromboniste de jazz et sa mère pianiste. elle grandit près de Port Angeles avant de déménager en 1942 avec sa famille à Wilmington, un quartier de Los Angeles en Californie[2]. À onze ans, sa mère lui offre une guitare et elle prend des cours avec Horace Hatchett. Rapidement, elle maîtrise l'instrument et se met à aider son professeur en enseignant elle-même la guitare[2]. À partir de 1949, à 14 ans, elle commence à jouer dans de nombreux clubs de jazz à Los Angeles avec de nombreux groupes[2].
En 1963, lors d'une session où le bassiste est absent, Kaye se retrouve à la basse. Rapidement, elle devient une bassiste de studio réputée, avec un son caractéristique : elle continue à utiliser un plectre comme sur la guitare et branche souvent sa Fender Precision Bass dans un ampli guitare[2].
Elle joue également sur de nombreux génériques de séries américaines : Bonanza, M*A*S*H, Mission Impossible, Kojak, Mannix, Wonder Woman, La Famille Adams... En 1969, elle écrit How to play the electric bass, puis Electric Bass Lines N°1 ; deux doubles albums pédagogiques sont enregistrés chez GP Records. Elle arrête son travail de studio en 1970 en raison d’arthrite[5].
Quincy Jones a déclaré à propos de Carol Kaye : « Carol Kaye is the best bassist I've ever heard » (« Carole Kaye est le meilleur bassiste que j'ai jamais entendu ») et il a ajouté dans son autobiographie "Q" « Certaines musiciennes de jazz étaient si formidables qu'elles laissaient les hommes dans la poussière avec leur jeu »[6].
Carol Kaye joue d'abord sur une guitare Gibson Super 400 équipée d'un micro DeArmond, qu'elle branche dans un ampli Gibson GA-20[2].
À la basse, elle cherche à imiter avec un seul instrument les différents sons recherchés dans les enregistrements des années 1960 : un son grave et feutré, souvent joué par une contrebasse, et un son plus claquant, souvent joué avec une basse électrique (ou une guitare baryton) au médiator. Carole Kaye joue principalement sur une Fender Precision Bass, équipée de cordes à filets plats et avec une action haute. Elle installe un morceau de feutre sous les cordes, au niveau du chevalet, pour étouffer les notes, et branche son instrument dans un amplificateur pour guitare électrique (d'abord un Fender Super Reverb puis un Versatone Pan-O-Flex)[2].
↑(en-US) Willie G. Moseley, « Carol Kaye », sur Vintage Guitar® magazine, (consulté le )
↑(en) Quincy Jones, Q : The Autobiography of Quincy Jones, Three Rivers Press, 1 octobre 2001, rééd. 8 octobre 2002, 432 p. (ISBN978-0-7679-0510-7, lire en ligne)
↑(en) Phoebe Riley, « The Beach Girl Behind the Beach Boys », New York Magazine, (lire en ligne, consulté le )
↑Ritchie Valens , “Ritchie Valens in Come On. Let’s Go” Del-Fi Records, CD liner notes