Un bouclier honorifique (en latin clipeus virtutis) est, sous l'Empire romain, un bouclier attribué par le Sénat de Rome à l'empereur, comme hommage de ses vertus et ses mérites.
Une copie en marbre de Carrare de 1,10 m faite en 26 av. J.-C. lors du séjour d'Auguste dans la colonie d'Arles a été retrouvée en 1951 dans le cryptoportique d'Arles, elle est conservée au Musée archéologique d'Arles antique[2]. Elle donne le texte suivant :
Senatus Populusque romanus Imp Caesari divi F Augusto cos VIII dedit clupeum virtutis clementiae iustitiae pietatis erga Deos patriamque[3].
Ceci signifie que « Le Sénat et le peuple romain à l’empereur
César Auguste, fils du Divin (César) consul pour
la 8e fois, ont offert ce bouclier pour sa vaillance, sa clémence, son sens de la justice, son sens du devoir envers les dieux et la Patrie[2] ». Une autre inscription semblable mais très fragmentaire a été trouvée à Rome[4].
denier frappé en Espagne, avec le bouclier honorifique entouré par la mention SPQR - Ref. RIC I36a
Ce bouclier est également figuré au revers de plusieurs monnaies émises à l'effigie d'Auguste[5].
Les qualités mentionnées sur le bouclier participent à l'idéologie du souverain bienfaiteur dotés des vertus stoïciennes, qui se constitue sous Auguste et qui s'inspire des philosophies grecques et orientales[6].
Suites
L'offrande par le Sénat d'un bouclier honorifique est décernée à plusieurs successeurs d'Auguste. Ainsi Caligula reçoit un bouclier d'or que, tous les ans, à un jour déterminé, les collèges des pontifes devaient porter au Capitole, suivis du sénat et de la jeune noblesse des deux sexes qui chantait des hymnes à sa louange[7]. Ultérieurement, Antonin le Pieux consacre un bouclier à son prédécesseur défunt Hadrien[8], et le Sénat accorde à Claude II un bouclier d'or exposé dans la curie[9].
collectif, Auguste : Catalogue de l’exposition au Grand Palais, Paris, Paris, Réunion des musées nationaux-Grand Palais, , 319 p. (ISBN978-2-7118-6173-6)