Sadalsuud est le nom propre pour Beta Aquarii / β Aqr approuvé par l’Union astronomique internationale (UAI)[2]. C’est l’arabe سعد السعود Saᶜd al-Suᶜūd, « la Propice des Propices », qui est le nom de la XXIVe des manāzil al-qamar ou « stations lunaires », qui s’applique au groupe βξ Aqr. Cette appellation est due, selon ᶜAbd al-Raḥmān al-Sūfī al-Ṣūfī (964), au fait que l’« on se trouve si bien en sa présence ». Il ajoute en parlant de cet astérisme et de deux voisins immédiats, سعد البلع Saᶜd al-Bulaᶜ qui le précède et سعد الملك Saᶜd al-Malik qui le suit : « Lorsqu’ils se lèvent, les pluies commencent et lorsqu’ils se couchent, les vents malsains cessent, la fécondité abonde »[3]. Le superlatif exprimé par سعد السعود Saᶜd al-Suᶜūd, cohérent avec cette qualité, ait été une manière de rendre hommage au nom premier سعد '’Saᶜd lui-même un nom de divinité qui figurait dans le comput arabe antique des anwā ou « levers stellaires »[4].
Dans sa traduction du یجِ سلطانی Zīğ-i Sulṭānī ou « Tables sultaniennes » d’Uluġ Bēg (1437), Thomas Hyde (1665) transcrit Sa'd AlSüûd[5], ce qui est repris aussi bien par Johann Elert Bode (1801) sous la forme Sa’d es saud pour βξ Aqr [6], par le biais du philologue Friedrich Wilhelm Lach (1796)[7], que par Giuseppe Piazzi (1814) sous la forme Sadalsuud pour la seule étoile β Aqr[8]. C’est cette dernière forme qui, malgré nombre de variantes dans les catalogues du XIXe, a pu s’imposer grâce à Richard Allen (1899)[9].
Nir Saad al Saoud est une variante du nom Sadalsuud pour Beta Aquarii / β Aqr. C’e st l’arabe نيّرسعد السعود Nayyir Saᶜd al-Suᶜūd « la Brillante de la Propice des Propices », donné par l’Égyptien Muḥammad al-Aḫsāsī al-Muwaqqit (XVIIe s.), l’autre étoile de ce couple étant est ξ Aqr, dans la transcription du nom donnée par Edward Ball Knobel[10]. C’est cette transcription qui a donné le nom circulant aujourd’hui dans les catalogues de la toile.
↑ (ar/fr) Hans Karl Frederik Christian Schjellerup, Description des étoiles fixes composée au milieu du Xe siècle de notre ère par l'astronome persan Abd-al-Rahman Al-Sûfi. Traduction littérale de deux manuscrits arabes de la Bibliothèque royale de Copenhague et de la Bibliothèque impériale de Saint-Pétersbourg…, Saint-Pétersbourg : Eggers et Cie, 1874, repr. Fuat Sezgin, Islamic mathematics and Astronomy, vol. XXVI, Frankfurt am Main : Institut für Geschichte der arabisch-islamischen Wissenschaft an der Johann Wolfgang Goethe-Universität, 1997, p. 189.
↑ Roland Laffitte, « Des étoiles et des dieux », in Le ciel des Arabes. Apport de l’uranographie arabe, Paris : Geuthner, 2012, pp. 39-41 et 43.
↑ (la) Johann Elert Bode, Uranographia, sive astrorum descriptio viginti tabulis aeneis incisa ex recentissimis et absolutissimis astronomorum observationibus, Berlin : apud autorem, 1801, pl. XVI.
↑Giuseppe Piazzi, Præcipuarum stellarum inerrantium positiones mediæ ineunte sæculo XIX : ex observationibus habitis in specola Panormitana ab anno 1792 ad annum 1813, éd. Panermi : ex regia typ. militari, 1814, p. 156.
↑ (en) Richard Hinkley Allen, Star-names and their meaning, New York & al., G. E. Stechert, 1899, réed. st. Star Names, Their Lore an Meaning, New-York: Dover Publications, 1963, p. 52.