En raison d'une mutinerie des soldats indiens contre leurs officiers britanniques, les troupes japonaises parviennent à occuper l'île sans aucune résistance. Toutefois, le sous-marin américainUSS Seawolf (SS-197) cause des dommages significatifs au croiseur japonais Naka.
Contexte historique
L'île Christmas est à cette époque une possession britannique faisant partie des établissements des détroits (Straits Settlements), située à 298 kilomètres au sud de Java. Elle se révèle être importante pour deux raisons : elle est un parfait avant-poste de contrôle de l'est de l'océan Indien et dispose de ressources en phosphate, nécessaires à l'industrie japonaise[1].
Le contre-amiral Shōji Nishimura se voit assigner le commandement de la Seconde Flotte expéditionnaire du Sud avec le croiseur léger Naka pour navire amiral. La flotte consiste également en les croiseurs Nagara, Natori, ainsi qu'en les destroyers Minegumo, Natsugumo, Amatsukaze, Hatsukaze, Satsuki, Minazuki, Fumizuki, Nagatsuki, le pétrolier Akebono Maru, les navires de transport Kimishima Maru et Kumagawa Maru et 850 hommes des 21e et 24e forces spéciales de base et la 102e unité de construction[1].
Sur l'île, la garnison britannique (32 soldats, la plupart indiens, dirigés par un officier britannique et 4 sous-officiers), dispose d'un canon de 155 mm déployé après la Première Guerre mondiale depuis Singapour et probablement de 3 canons anti-aériens[1].
Les troupes indiennes, croyant apparemment la propagande japonaise concernant la libération de l'Inde du joug britannique, se mutinent et tuent leurs officiers dans la nuit du , puis emprisonnent les quelques autres habitants européens de l'île en attendant une exécution qui, apparemment, sera contrecarrée par l'occupation japonaise[1],[2].
Déroulement de la bataille
À l'aube, le , une douzaine de bombardiers japonais lancent un raid sur l'île détruisant la station de radio (située aujourd'hui à l'emplacement du bureau de poste).
Des fragments de bombes larguées restent encore observables dans les années 1980. En raison de la mutinerie, le corps expéditionnaire japonais parvient à débarquer à Flying Fish Cove sans opposition alliée.
À 09 h 49, le sous-marin américain USS Seawolf lance quatre torpilles contre le Naka, toutes manquent leur cible. Celui-ci attaque à nouveau à 06 h 50 le lendemain matin, lançant trois torpilles contre le Natori, également manquées. Dans la soirée, avec ses deux dernières torpilles d'une portée de 1 000 m[3], le Seawolf parvient à toucher le Naka sur son côté tribord, près de la chaufferie n°1[4]. Les dégâts sont suffisamment graves au point que le Naka dû être remorqué par le Natori afin de retourner à Singapour, avant d'être finalement forcé à retourner au Japon pour subir un an de réparations. Après le succès de son attaque, les navires japonais mènent une chasse au sous-marin pendant plus de sept heures, mais le Seawolf s'échappe[5].
Suites et conséquences
Le Natori retourne sur l'île Christmas et les Japonais rembarquent le , à l'exception d'un détachement de 20 hommes à Banten Bay. Le phosphate extrait est chargé à bord des navires de transport[1]. Après la fin de l'occupation en 1945, au cours de laquelle les Japonais auraient forcé de nombreux musulmans locaux à se consacrer à leur culte, les troupes alliées libératrices détruisent un sanctuaire shinto.
Les 7 mutins indiens survivants retrouvés sont poursuivis par un tribunal militaire à Singapour et cinq d'entre eux sont condamnés à mort en 1947. Les peines ont été commuées en prison à vie après que les gouvernements indien et pakistanais se soient opposés à leur exécution[1].