Pour Christine Géliot, la première partie chante la barcarolle dans une mesure à où la main droite chante la mélodie du gondolier. L'accompagnement comprend une grande richesse harmonique, le rubato et des mouvements « avec élan »[2]. La seconde idée est proche de la première mais dans une ambiance plus calme et en la séparant en deux voix[2]. L'idée est encore déclinée, jusqu'à atteindre le climax dans un mouvement vivo, avant une descente virtuose et une transition pianistique à la manière de Franz Liszt ou Frédéric Chopin[2]. La deuxième partie, en la majeur, quitte le rythme ternaire du , produisant un dépaysement[2]. L'andantino puis le lent crescendo permettent d'opérer la modulation nécessaire au retour du premier thème[2]. Ce retour mène à de nouveaux développements[2]. Pour finir, la coda, brève, vivo et pianissimo, est surprenante[2].
Pour François de Médicis, la Barcarolle a une parenté avec l'écriture de Gabriel Fauré, mais aussi de Claude Debussy. Selon lui, les mesures 10 à 12 évoquent les mesures 27 et 28 de la Rêverie de Debussy, tandis que le motif de la mesure 12 rappelle un des motifs de La Damoiselle élue[3]. Mel Bonis reste attachée aux fonctions tonales : son chromatisme mélodique ne remet pas en cause les piliers de l’harmonie traditionnelle. Elle introduit des modulations dans des tons éloignés et des couleurs originales, comme l’accord de septième majeure au tout début de la pièce[4].
L'œuvre est redonnée le 31 mai 1910 à la salle Érard, à Paris, toujours par Gabrielle Monchablon[6]. Le concert est organisé par cette dernière et son époux Louis Fleury[7]. L'œuvre est jugée « savoureuse » par Le Guide musical[8].
Éditions disponibles
Barcarolle, éd. Demets, 1906 ;
Œuvres pour piano, volume 4, pièces de concert, éd. Furore, 2004.
Discographie
Pièces pour piano, Luba Timofeyeva (piano), Voice of lyrics, 1998
Piano works, Veerle Peeters (piano), Etcetera Records, 2010