Selon Maurice Sartre qui s'appuie sur les sources antiques[2], il reçoit à partir de 169 un commandement plus large sur l'Orient romain, mais les limites exactes de sa juridiction ne sont guère précises. Pour Edward Dabrowa la date de 169 ne représente pas un tournant dans la carrière d'Avidius Cassius. Selon lui Xiphilin et Philostrate donnent une formulation générale à la situation particulière d'Avidius Cassius qui avait reçu le pouvoir d'intervenir militairement dans les provinces proches de la Syrie, en particulier l'Égypte[3].
À partir de 172 il fut bien aussi gouverneur d'Asie. En 172, il entre en Égypte à la tête de ses légions pour mettre fin à la révolte des Boukôloi, bergers du Delta du Nil, qui menacent Alexandrie. Selon le même auteur[2], il est issu de la dynastie des rois de Commagène. Il est donc un lointain descendant des Séleucides. Son origine et son lieu de naissance semblent pouvoir expliquer son prestige dans les provinces orientales de l'Empire, autrefois domaine de ses ancêtres.
Il croit sa chance venue en 175, quand la rumeur de la mort de Marc Aurèle parvient jusqu’à lui, et se fait proclamer empereur grâce à une vaste conjuration qui s’étend en Égypte et en Syrie[4]. En revanche Publius Martius Verus, le gouverneur de Cappadoce, reste fidèle à Marc Aurèle[4], ce qui permet à l'empereur de rassembler les légions danubiennes qui viennent de vaincre les Quades et les Marcomans.
Le Sénat déclare Avidius Cassius ennemi public, quoique Marc Aurèle exprime sa volonté de pardon. Au moment où l’empereur se prépare à marcher sur les troupes d'Avidius Cassius, ce dernier est assassiné en juillet 175[4] par un centurion de ses propres soldats révoltés, après 3 mois et 6 jours de règne. Sa tête est envoyée à l’empereur qui refuse de la voir et exige qu’elle soit enterrée.
Sa femme Volusia Maecina, fille de Lucius Volusius Maecianus, lui survivait. Ils ont eu pour fils Avidius Heliodorus, banni par ordre de l'empereur et Avidius Maecianus, tué après la révolte, et pour filles Avidia Alexandra, femme de Tiberius Claudius Dryantianus Antoninus, qui a été autorisée à conserver sa liberté, bien que ses mouvements eussent été limités, et Volusia Laodice, femme de Quintus Tineius Sacerdos.
↑On peut estimer, d'après la lettre 42 de Théodoret de Cyr qu'Avidius Cassius aurait possédé en Cyrrhestique de vastes domaines qui furent confisqués après 175 et représentaient 16 % du territoire civique : cf. CAH, vol. 11, p. 644-645.
↑E. Dabrowa, The governors of Roman Syria from Augustus to Septimius Severus, Bonn, 1998, p. 115-117.
↑ ab et cCatherine Virlouvet (dir.), Nicolas Tran et Patrice Faure, Rome, cité universelle : De César à Caracalla 70 av J.-C.-212 apr. J.-C, Paris, Éditions Belin, coll. « Mondes anciens », , 880 p. (ISBN978-2-7011-6496-0, présentation en ligne), chap. 5 (« L'équilibre précaire de l'"âge d'Or antonin" »), p. 347-348.
M.L. Astarita, Avidio Cassio, Rome, 1983 (compte-rendu par F. Millar, The Classical Review, 35-2, 1985, p. 412).
E. Dabrowa, The governors of Roman Syria from Augustus to Septimius Severus, Bonn, 1998, p. 112-117.
H. Halfmann, Die Senatoren aus des östlichen Teil des Imperium Romanum bis zum Ende des 2 Jahrhunderts n. Chr., Göttingen, 1979, p. 177-180, n° 100.
R. Syme, « Avidius Cassius : His Rank, Age and Quality », Roman Papers V, Oxford, 1988, p. 689-701.
F. J. Vervaet, « The Reappearance of the Supra-provincial Commands in the Late Second and Early Third Centuries C.E. : Constitutional and Historical Considerations », dans O. Hekster, G. de Kleijn et D. Slootjes, Crises and the Roman Empire. Proceedings of the Seventh Workshop of the International Network Impact of Empire (Nijmegen, June 20-24, 2006), Leiden, 2007, p. 125-139.
Christian Settipani, Continuité gentilice et Continuité familiale dans les familles sénatoriales romaines à l'époque impériale, Linacre College, Oxford University, coll. « Prosopographica & Genealogica », , 597 p. (ISBN1-900934-02-7)