Ses envois au Salon des artistes français sont remarqués. Il y obtient une médaille de troisième classe en 1906. En 1908, il présente « un tableau de vastes dimensions représentant Abisag devant le Roi David » où « l'influence de l'École se fait sentir, dans la composition autant que dans le choix du sujet »[2]. On perçoit au Salon de 1909 qu'Auguste Desch « renouvelle complètement sa manière, rompant résolument avec les formules classiques »[2] avec le tableau L'Enfant à la crinoline[3] qui lui vaut cette année-là une bourse de voyage[4] lui offrant de se rendre pour étude en Italie et au Tyrol où il réalise les dessins qui feront à son retour partie d'une exposition personnelle à la galerie Georges Petit[2]. L'Enfant à la crinoline sera exposé à la Exposition universelle de 1915 à San Francisco[5].
Auguste Desch demeure ensuite en Lorraine, s'installant à Laxou[7]. Vu de Paris, cela ressemble à un retrait du monde de l'art, voire à une sorte de purgatoire : « les salons succèdent aux salons sans envoi de Desch. Il traverse une crise singulière, semblable à celle dont souffrait le peintre Sandoz, mis en scène par Zola dans L'Œuvre » analyse ainsi le quotidien La Presse qui poursuit : « Desch doute de lui-même, n'est plus jamais content de ses efforts, déchire ses esquisses, interrompt le tableau commencé, veut rénover l'art de la gravure par des formules inédites, recommence dans ce but tout un apprentissage, tire lui-même sur une presse quelques vigoureuses figures, s'épuise en vaines recherches, tourmenté de plus en plus par cette inquiétude qui ronge l'âme et obsède la pensée des artistes que leur haute conscience empêche d'être jamais satisfaits »[2].
Faut-il réellement souscrire à cette vision d'un artiste en désarroi ? Car une tout autre perspective nous est inversement proposée, celle d'un Auguste Desch ami de Jacques Majorelle, de Victor Prouvé et du mécène Eugène J.B. Corbin, ainsi le plus heureusement intégré dans la sphère de l'École de Nancy et « sachant garder sa place dans le cercle des artistes lorrains reconnus »[8].
Auguste Desch meurt à Laxou — où une rue porte aujourd'hui son nom — en 1924 et repose au cimetière de Préville à Nancy[9].
L'art et la femme, vente de tableaux comprenant un ensemble de 117 œuvres provenant de l'atelier d'Auguste Desch, Joël Millon et Claude Robert, commissaires-priseurs, Paris, hôtel Drouot, .
Réception critique
« Le coloris de Decsh ! Quelle merveille de puissance, de finesse et de variété ! J'ai vu des études de paysage à l'encre de Chine où l'imagination de Desch m'a fait souvenir des dessins de Victor Hugo. J'ai vu tout un monde et que Desch est un artiste aussi fécond que subtil. » - Pol Simon[10]
« Des ébauches très colorées, presque fauves, des pastels qui font songer à Toulouse-Lautrec. Un thème central et abondamment décliné : la vie quotidienne et familiale. » - Gérald Schurr[11]
↑(en) Panama-Pacific International Exposition, Catalogue of works in painting, drawings, sculpture, medals-engravings and lithographs, San Francisco 1915, no 315 du catalogue : L'Enfant à la crinoline par Auguste Desch.