Arkadi Raïkine naît à Riga. Lorsqu'il a cinq ans ses parents l’emmènent à Rybinsk, car la Première Guerre mondiale bat son plein et les troupes allemandes s'approchent dangereusement de la ville de Riga. En 1922, la famille déménage à Pétrograd. Arkadi poursuit sa scolarité à l'école n°206. En 1929, il commence à travailler à l'usine d’explosifs Okhtinski de Léningrad.
Acteur de théâtre des variétés et miniatures de Léningrad depuis 1939, il en devient directeur artistique trois ans plus tard. Il découvre et invite dans sa compagnie des humoristes tels que Mikhaïl Jvanetski, Roman Kartsev, Viktor Iltchenko[6],[7]. Lors de ses spectacles, Raikïne se permettait souvent pointer les failles du régime, les abus de l'élite soviétique, prenant parfois des risques, en allant très loin dans ses critiques. Il fut objet de la surveillance étroite de la censure, mais ses relations avec les dirigeants, et notamment avec Leonid Brejnev, lui assuraient une certaine protection[7]. Plus tard, un autre humoriste, Mikhaïl Zadornov, poursuivra dans cette voie qui consiste à dissimuler une touche d'humour politique derrière la narration du quotidien d'un homo sovieticus[8].
On attribue à Raïkine la paternité du mot avoska qui peut être traduit comme « et si jamais » et désigne un petit sac en filet qui est surtout associé à l'époque de la pénurie des produits alimentaires des années Brejnev puis des années de la perestroïka[9].
↑(en)Birgit Beumers, Pop Culture Russia!: Media, Arts, and Lifestyle, ABC-CLIO, coll. « Popular culture in the contemporary world », (ISBN9781851094592, lire en ligne), p. 170
↑ (en) Helena Goscilo, Vlad Strukov, Celebrity and Glamour in Contemporary Russia: Shocking Chic, Routledge, coll. « Routledge Series on Russian and East European Studies », (ISBN9781136924347, lire en ligne)