Le diocèse de Durrës – ancienne ville grecque - a des origines anciennes. Selon la tradition, le premier évêque fut un ‘saint Césaire’, membre du groupe des septante (ou septante-deux) disciples mentionnés dans l’évangile de saint Luc (Lc 10:1). Toujours selon la tradition, saint Astius (Asti), successeur de saint Césaire à Durrës, aurait subi le martyre sous l'empereur Trajan vers l'an 117.
Le premier évêque historiquement documenté, car présent au Concile d'Éphèse en 431, est un certain ‘Eucaire’. Déjà à cette époque, Durrës était le siège métropolitain de l'Épire nouvelle, une province également appelée Illyrie grecque. D’après la Notitia Episcopatuum attribuée à l'empereur Léon VI (début du Xe siècle), quatre diocèses suffragants dépendaient de Durrës : Stefaniaco (supprimé), Chunavia (supprimé), Croia (Kruja) et Elissos (Lezhë).
Au cours des siècles qui suivent le siège épiscopal de Durrës fut longtemps disputé entre les Grecs, les Bulgares et les Serbes. Finalement les Grecs l'emportèrent et Durrës fut soumis à l'autorité patriarcale de Constantinople. Au XIe siècle, les évêques de Durrës suivirent Michel Cérulaire dans son schisme. Ce qui créa une rupture.
Le siège perd de son importance et en 1400, il n’est plus métropolitain tout en restant ‘archiépiscopal’. Durant la domination ottomane, à partir de 1501, la succession épiscopale est interrompue à plusieurs reprises pour des raisons politiques, et les évêques changent de lieu de résidence : ils s'installent à Corbina en 1509 et de là à Canovie. Au début du XXe siècle, les archevêques de Durrës résidaient encore à Delbnisht (Delbenisti).
Après quelques remembrements, en 1640, puis – au vingtième siècle – en 1926 et 1939, l’archidiocèse reste vacant du 18 avril 1958 à 1992, durant tout le régime communiste ouvertement athée de Enver Hoxha. Après la condamnation et assassinat de l’archevêque franciscainVinçens Prenushi[1], en 1949, le siège est vacant. Un administrateur apostolique est nommé en 1958.
Avec le rétablissement de la liberté religieuse un évêque Mgr Rrok Kola Mirdita, est nommé le 25 décembre 1992 et l’archidiocèse est renommé Durrës-Tirana, cette dernière ville étant devenue plus importante et capitale de l’Albanie moderne. Le 7 décembre 1996 une partie du diocèse, avec le territoire de l’ancienne Abbaye territoriale d'Orosh (supprimée) forment le nouveau diocèse de Rrëshen.
Le 25 janvier 2005, par décision du pape Jean-Paul II (bulle Solet Apostolica Sedes) l’archidiocèse redevient métropolitain et son nom est modifié en ‘Tirana-Durrës’, l’adaptant à la réalité géopolitique actuelle. La cathédrale Saint-Paul se trouve à Tirana et la cathédrale Sainte-Lucie, à Durrës, est devenue cocathédrale. L’archidiocèse compte une vingtaine de paroisses. Les diocèses suffragants sont Rrëshen et ‘Albanie méridionale’.
Dragoljub Dragojlović, « Das katholische Erzbistum im Herzogtum von Durazzo anfang des 13. Jahrhunderts », Balcanica, vol. 24, , p. 51-59 (lire en ligne)