Antoine Duparc est le fils du sculpteur Albert Duparc (1661-1721). Il émigre en Espagne à Murcie, probablement chassé par la peste qui sévit à cette époque à Marseille et qui y fait de nombreuses victimes dont son père. Il réussit à s'imposer à Murcie comme peintre et sculpteur. Il s'y marie et a plusieurs enfants dont Françoise Duparc, qui a pour parrain le gouverneur de la cité[2].
Antoine Duparc rejoint Marseille avec sa famille vers 1730 pour y retrouver la clientèle de feu son père. Ses deux fils, Antoine prénommé comme lui et Raphaël, s'initient à la sculpture tandis que ses deux filles, Françoise et Joseph-Antonia, font de la peinture. Pendant son séjour à Marseille, Antoine Duparc travaille notamment pour les églises de Saint-Cannat et des Grands-Carmes à Marseille, la cathédrale Saint-Sauveur d'Aix-en-Provence et la chartreuse de Villeneuve-lès-Avignon, où il sculpte un Christ gisant.
En 1749, il quitte Marseille pour Coutances où il travaillera à la confection de l'autel et du tabernacle de la cathédrale.
Style
Antoine Duparc montre rapidement une capacité à se démarquer de l'iconographie des arts religieux qui a été développée par des peintres et des sculpteurs européens de son époque comme Pierre Puget (Marseille, 1620-1694) ou Giacomo Filippo Parodi (Gênes, 1630-1702). Sa technique sculpturale connue pour sa finesse est caractérisée par des surfaces lisses et incurvées qui évitent la rigidité dans le tracé des détails anatomiques. Il se spécialise dans la sculpture d'anges en bois et en marbre polychrome qui composent en grande partie son héritage artistique.
Autel, dans l'église des Saintes Justa et Rufina (Orihuela)[3].
Immaculée Conception, dans la collégiale de Saint Patricio de Lorca.
Anges adorateurs, dans le autel de la paroisse de Saint-Andrés, Murcie.
Saint Jean Baptiste, le titulaire de la paroisse de ce nom à Murcie.
En France
Autel de la chapelle Notre-Dame de L'espérance de la cathédrale Saint-Sauveur à Aix-en-Provence : Antoine Duparc réalise une étude dont le musée du Louvre possède un dessin à l'encre noire[4] et les deux bas reliefs représentant :
Les consuls d'Aix remettant à l'enfant Jésus et à sa mère la Vierge Marie, les clés de la ville lors de la peste de 1649
Le miracle du coadjuteur de l'évêque Bonacorsius guéri d'une apoplexie en 1312 pour avoir invoqué la Vierge[5].
Deux statues de l'attique de la façade baroque de l'église Saint-Cannat qui faisait partie de l'ancien couvent des frères prêcheurs de l'ordre des Dominicains à Marseille ; elles représentent les papes dominicains : Pie V et Benoît XI. Ces statues sont en très mauvais état. Sur cette façade se trouvaient également un fronton et des pots à feu sculptés par Antoine Duparc qui ont été démolis en 1926.
Maître-autel de l'église Saint-Loup à Marseille[7]
Statue de saint Henri pour le couvent des Récollets dont il ne reste aujourd'hui que l'église Saint-Théodore à Marseille[6].
Maître-autel pour la chartreuse de Villeneuve-lès-Avignon. Cet autel en tombeau sculpté en 1745 se trouve actuellement dans la collégiale de Villeneuve-lès-Avignon[9]. Le Christ gisant en marbre de Carrare se détachant sur le contrefond de marbre noir de la face du tombeau est d'un réalisme saisissant et perpétue la tradition funéraire de ce sanctuaire.
Autel en brèche violette dans la cathédrale Notre-Dame de Coutances, la réalisation sera terminée après la mort d'Antoine par son fils Raphaël[10].
Autel, dans la chapelle de l'hôpital de Coutances[11].
↑Renée Dray-Bensousan, Hélène Échinard, Régine Goutalier, Catherine Marand-Fouquet, Éliane Richard et Huguette Vidalou-Latreille, Marseillaises : Vingt-six siècles d'histoire, Aix-en-Provence, Édisud, coll. « Association les femmes et la ville », , 240 p. (ISBN978-2-7449-0079-2, BNF37074666), p. 97
↑François-Xavier Emmanuelli, Marie-Hélène Frœschlé-Chopard, Martine Lapied, Michel Terrisse et Martine Vasselin, La Provence moderne : 1481-1800, Rennes, Ouest-France, , 528 p. (ISBN978-2-7373-0952-6, BNF36653934), p. 375
↑François-Xavier Emmanuelli, Marie-Hélène Frœschlé-Chopard, Martine Lapied, Michel Terrisse et Martine Vasselin, La Provence moderne : 1481-1800, Rennes, Ouest-France, , 528 p. (ISBN978-2-7373-0952-6, BNF36653934), p. 335
↑ a et bPaul Masson (sous la direction de), Encyclopédie départementale des Bouches-du-Rhône, Archives départementales des Bouches-du-Rhône, Marseille, 17 volumes parus de 1913 à 1937, tome III p. 821
↑Paul Amargier, Régis Bertrand, Alain Girard et Daniel Le Blévec, Chartreuses de Provence, Aix-en-Provence, Édisud, , 316 p. (ISBN978-2-85744-352-0, BNF34957895), p. 190
André Alauzen et Laurent Noet, Dictionnaire des peintres et sculpteurs de Provence-Alpes-Côte d'Azur, Marseille, Jeanne Laffitte, (1re éd. 1986), 473 p. (ISBN978-2-86276-441-2, OCLC920790818, BNF40961988), p. 169