Dans le christianisme primitif, alors que le canon du Nouveau Testament n'a pas reçu sa forme définitive, ou encore lorsque la canonicité de certains textes ne fait pas l'unanimité, sont mises en doute les Épîtres de Jacques et de Jude, la Deuxième épître de Pierre, la Deuxième et la Troisième épîtres de Jean, l'Apocalypse et l'Épître aux Hébreux[1].
En 1522, Martin Luther place quatre antilegomena à la fin de sa version du Nouveau Testament : l'Épître aux Hébreux, celles de Jacques et de Jude, et l'Apocalypse[3]. Luther est connu pour avoir donné à l'Épître de Jacques le surnom d'« épître de paille »[4].
Érasme et Cajétan expriment des réticences analogues à propos des mêmes livres[2].
Dans la tradition luthérienne, qui reprend les catégories d'Eusèbe, il est d'usage de différencier les antilegomena et les homologoumena, c'est-à-dire les livres néotestamentaires unanimement acceptés depuis les premiers temps du christianisme comme étant « inspirés »[5].