Un anticoagulant est une substance chimique ayant la propriété d'inhiber la coagulabilité naturelle du sang. Le sang ainsi traité ne coagulera pas ou alors moins vite, mais gardera la même viscosité. L'usage principal de l'anticoagulant est à visée médicale.
Coagulation et anticoagulation
La coagulation est un phénomène physiologique, procédant en cascade et faisant intervenir plusieurs protéines plasmatiques. Ce processus une fois mis en jeu aboutit à la formation d'un caillot (un clou plaquettaire), qui dans le fonctionnement physiologique non pathologique permet de freiner ou de juguler les hémorragies. La coagulation du sang peut être induite par un processus mécanique : en cas de stase, le sang immobile coagule par disparition de l'effet de pompe ; ou encore par mise en jeu de réactions physiologiques.
La coagulation sanguine naturelle est régulée par la présence de divers facteurs de coagulation qui de concert se chargent d'un équilibre normal entre les tendances naturelles à la coagulation et celles à l'anticoagulation.
Dans certains cas, ce processus de coagulation (l'hémostase) doit d'être corrigé ou modifié à l'aide d'un anticoagulant, en traitement ou en prévention de certains troubles et le degré d'anticoagulation lors de l'utilisation de ces médicaments dépend d'un grand nombre de facteurs, souvent peu connus. Ce qui implique un contrôle régulier du degré d'anticoagulation au moyen d'un examen sanguin, la mesure du temps de Quick.
Indications et usages
Les anticoagulants sont principalement indiqués en prévention et/ou en traitement des troubles thrombo-emboliques.
Ces troubles sont induits par un ralentissement de la perfusion du plasma sanguin dans les tissus et les causes sont nombreuses. Elles peuvent être mécaniques ou fonctionnelles : le flux sanguin normal peut être perturbé, provoquant une stase sanguine et induisant un risque de formation d'un thrombus.
Les causes fonctionnelles sont liées à d'autres maladies, comme dans le cas de l'insuffisance cardiaque : c'est le cas de la fibrillation auriculaire ou ventriculaire (les battements du cœur étant irréguliers, il y a un risque de stase sanguine augmentée) ; ou encore dans le cas de développement de cellules métastatiques, celles-ci conduisant à des complications mécaniques de type phlébite.
En prévention, les anticoagulants sont indiqués par exemple en cas de pose de valve cardiaque mécanique (la valve mécanique, corps étranger, favorise la formation de caillots; une valve dite biologique en péricarde de veau ou équin nécessitant que 3 mois d'anticoagulation après sa mise en place en l'absence d'autre facteur de risque thromboembolique ), en cas d'alitement prolongé ou de perte de la mobilité majeure, pour des causes mécaniques.
Des substances anticoagulantes sont présentes dans la salive des animaux hémophages et facilitent le passage du sang après la morsure ou piqûre entre autres de :
Les antiagrégants plaquettaires, bien que pouvant avoir des effets proches, ne sont pas considérés habituellement comme des anticoagulants.
Effets secondaires
Cliniquement, l'emploi d'un anticoagulant à visée curative doit voir diminuer la manifestation (disparition de la thrombose par exemple). Un surdosage peut provoquer des saignements inopinés s'extériorisant aux orifices naturels (epistaxis, gingivorragie, métrorragie...) et se traduit biologiquement par une augmentation de l'INR ou du temps de Quick pour la plupart.