Il s'agit de la première espèce de moustique, et même de vecteur parasitaire, dont le génome ait été séquencé en entier, par un consortium international en 2002[2].
Capacité vectorielle
Paludisme : Anopheles gambiae s.str. et Anopheles arabiensis sont des vecteurs principaux. Anopheles merus et Anopheles melas sont des vecteurs d'importance locale (côtière).
Plus de la moitié des anophèles trouvés lors de cette étude sont des Anopheles gambiaeexophile, c'est-à-dire qu'ils vivent habituellement hors des habitations (même s'ils s'y nourrissent). On pensait jusqu'alors qu'Anopheles gambiae était endophile et sa collecte n'était, donc, habituellement exécutée qu'au sein de l'habitat humain. C'est cette exophilie qui a permis à la « nouvelle espèce » d’échapper aux méthodes classiques d'échantillonnage.
De plus, le séquençage du génome de ce « nouvel » anophèle diffère de celui des autres Anopheles gambiae. les gènes impliqués dans l’immunité d'Anopheles goundry vis-à-vis de Plasmodium sont moindres[6].
On ignore à ce jour ni depuis combien de temps cet anophèle diverge de son genre biologique, ni s'il s'agit d'une forme mutante récemment sélectionnée par la lutte antivectorielle utilisant des pesticides de plus en plus appliqués à l'intérieur des maisons et de moins en moins à l'extérieur comme le recommande l'Organisation mondiale de la santé. Cette prévention erronée pourrait être une des causes des difficultés éprouvées à faire reculer la transmission du paludisme.
Notes et références
↑Sensu stricto (ou stricto sensu) est une locution latine qui signifie au sens strict et dont l'abréviation est s.str.. En biologie, cette locution indique qu'un taxon doit être pris au sens strict.
↑(en) R. A. Holt et al, « The Genome Sequence of the Malaria Mosquito Anopheles gambiae », Science, vol. 298, no 5591, , p. 129-149 (lire en ligne)
↑(en) Michelle M. Riehle et coll, « A cryptic subgroup of Anopheles gambiae is highly susceptible to human malaria parasites », Science, vol. 331, no 6017, , p. 596-598 (lire en ligne)
↑Sante log, « Paludisme : Un moustique exophile ouvre une brèche dans la lutte antipaludique », Sources : Science DOI: 10.1126/science.1196759 [(fr) lire en ligne]
↑ a et bCommuniqué de l'Institut pasteur, daté du 3 février 2011
↑S'il s'agit dune nouvelle espèce, elle sera nommée Anopheles goundry. S'il s'agit d'un sous-groupe (sous-espèce) d'Anopheles gambiae s.str., ce dernier devra être renommé Anopheles gambiae gambiae et la nouvelle sous-espèce Anopheles gambiae goundry.
↑Du nom du village burkinabé où il a été collecté la première fois