L'Angara est la seule rivière issue du lac Baïkal alors que celui-ci reçoit 336 cours d'eau. En aval de son confluent avec la rivière Ilim, l'Angara était autrefois connue sous le nom de Toungouska Supérieure (en russe : Верхняя Тунгуска, Verkhniaïa Toungouska).
Description
Après avoir quitté le lac au niveau de Listvianka et de Port Baïkal, l'Angara s'écoule vers le nord en arrosant les villes d'Irkoutsk et de Bratsk, puis s'oriente vers l'ouest après avoir reçu les eaux de l'Ilim, et se jette dans l'Ienisseï à hauteur de Strelka. Sa longueur est de 1 779 km.
Le bassin versant a une surface de 1 039 000 km2 (pratiquement deux fois celle de la France).
Les eaux sont prises dans les glaces à compter de début novembre jusqu'à mi-mai. Les hautes eaux ont lieu au moment du dégel.
L'Angara Supérieure
L'Angara Supérieure (Verkhniaïa Angara) est une autre rivière qui naît dans les monts de Nertchinsk, partie des monts Stanovoï, et se jette dans le lac Baïkal après un cours de 438 kilomètres.
L'Angara est un cours d'eau très puissant et assez régulier. Son débit a été observé pendant 47 ans (entre 1953-1999) à Tatarka, localité située à quelque 30 kilomètres en amont de son confluent avec l'Ienisseï[1].
À Tatarka, le débit inter annuel moyen ou module observé sur cette période était de 4 518 m3/s pour une surface de drainage de 1 040 000 km2, soit la quasi-totalité du bassin versant de la rivière.
La lame d'eau écoulée dans ce bassin versant se monte ainsi à 137 millimètres par an, ce qui pourrait être considéré comme assez modéré voire médiocre. Ce chiffre n'est cependant guère représentatif, car il inclut l'énorme bassin de la Selenga qui constitue quelque 43 % des 1 040 000 km2 de la surface de drainage prise en compte, et qui est en grande partie désertique. En éliminant le bassin de la Selenga, la lame d'eau observée dans le bassin de l'Angara au niveau de Tatarka se monte dès lors à 213 millimètres, ce qui peut être qualifié d'assez élevé dans le contexte sibérien.
Les hautes eaux se déroulent du printemps au début de l'automne, du mois de mai au mois de septembre, avec un pic en mai correspondant au dégel et à la fonte des neiges de son bassin. De juin à septembre le débit reste très soutenu. Au mois d'octobre, le débit de la rivière baisse rapidement, ce qui mène à la période des basses eaux. Celle-ci a lieu de novembre à avril inclus et correspond à la longue période d'hiver et de fortes gelées qui s'étend sur l'ensemble du bassin. Mais la rivière conserve généralement durant la période des basses eaux un débit fort appréciable.
Le débit moyen mensuel observé en novembre (minimum d'étiage) est de 2 784 m3/s, soit 29,8 % du débit moyen du mois de mai (9 350 m3/s), ce qui témoigne de la faible amplitude des variations saisonnières. Sur la durée d'observation de 47 ans, le débit mensuel minimal a été de 920 m3/s (), tandis que le débit mensuel maximal s'élevait à 12 600 m3/s ().
Débit moyen mensuel (en m3/s) Station hydrologique : Tatarka (données calculées sur 47 ans)
Attention : les débits mensuels au niveau d'Irkoutsk et de Bratsk sont artificialisés par les barrages. Les modules sont par contre naturels et donc corrects.
Équipement hydro-électrique
L'Angara a été équipée de quatre grands barrages hydro-électriques, qui figurent tous parmi les plus importants de Russie. On trouve, de l'amont vers l'aval :
le barrage de Bratsk (4 500 MW), dont le lac de retenue associé est, en 2020, le sixième au monde par la superficie (5 470 km2). Ce barrage fournit en moyenne 22,6 TWh par an.
le barrage d'Oust-Ilimsk (4 320 MW), formant le lac-réservoir du même nom, d'une superficie de 1,873 km2.
le barrage de Bogoutchany, à Kodinsk (3 000 MW), formant un lac-réservoir de 2 326 km2[2]. Il s'agit de l'ouvrage le plus récent : la livraison complète a eu lieu en 2015 [3]. Sa production électrique moyenne devrait avoisiner 17,6 TWh par an.
Navigation
L'Angara est navigable sur certaines parties de son cours, correspondant notamment aux sections inondées par les barrages [4],[5],[6]:
du pied du barrage de Bogoutchany (Kodinsk) au confluent avec l'Ienisseï.
Néanmoins, la navigation continue entre le lac Baïkal et le fleuve Ienisseï reste impossible, car aucun des quatre barrages de la rivière n'est équipé d'écluses ou d'ascenseur à bateaux.