Fille aînée d'un fabricant de Reutligen, elle a deux frères cadets[3]. Sa mère est la petite-fille du libraire Isaak Hess(de), un membre très important de la communauté juive du Wurtemberg au XIXe siècle[3]. Alice Haarburger commence très tôt à dessiner et ses premiers dessins conservés datent de 1902[1]. L'année suivante, sa famille déménage à Stuttgart et elle intègre alors le premier lycée pour fille de la région, devenu aujourd'hui le Hölderlingymnasium[3]. En 1911, elle entre dans l'école privée de Alfred Schmidt mais doit mettre ses études sur pause au déclenchement de la Première Guerre mondiale[1]. Là, elle devient infirmière auxiliaire dans un hôpital de la ville et étudie en parallèle à l'Académie royale des beaux-arts du Wurtemberg[3]. En 1920, elle rejoint la école Debschitz(de) de Munich[1].
Membre de l'Association des peintres du Wurtemberg, elle suit des conférences et donne également des dessins de nu et fait des journées porte ouverte dans son studio[3]. En 1933, à la suite de la création de la Chambre de la culture du Reich, les artistes juifs sont exclus du monde culturel[4] et l'Association exclus donc ses cinq membre juifs dont Haarburger[3]. Jusqu'en 1938, elle reste membre de l'Association des artistes juifs de Stuttgart jusqu'à sa dissolution[3]. Cette année-là, elle fait une demande de visa vers la Suisse par mesure de précaution mais ne l'utilise pas[3]. En effet, sa mère étant malade, Alice Haarburger décide de rester en Allemagne pour s'occuper d'elle[1].
Le 19 novembre 1941, Alice Haarburger reçoit l'ordre d'« évacuer vers l'est » et le 1er décembre, elle est mise dans un train en direction du Ghetto de Riga[3]. Elle y est assassinée par les Einsatzgruppen le 26 mars 1942 avec d'autres femmes et enfants dans la forêt de Biekerniki[3].
Son travail est redécouvert en 1987 à Stuttgart par l'historien de l'art Wolfgang Kermer[2]. Environ 70 œuvres sont rédécouvertes grâce à son travail dont 41 sont exposées à Reutlingen en 2016[2].
Hommages
Des Stolpersteine sont posées devant son ancienne maison de la Sandbergerstrasse de Stuttgart pour sa famille et elle[5].
Son nom est inscrit sur la plaque commémorative située dans la gare de Stuttgart avec celle des 2 000 autres Juifs déportés vers Riga en même temps qu'elle[3].
↑Raul Hilberg (trad. de l'anglais), La Destruction des Juifs d'Europe, t. 1, Paris, Gallimard, coll. « Points Histoire », , 2400 p. (ISBN2-07-030983-5), p. 157-158
↑(de) Alice Haarburger: 1891 Reutlingen - 1942 KZ Riga; Schicksal einer jüdischen Malerin; [Begleitbuch zu der Gedächtnisausstellung, die das Kulturamt der Stadt Böblingen in Zusammenarbeit mit der Kunsthandlung Heck, Tübingen/Reutlingen, aus Anlass des 50. Jahrestags der Ermordung von Alice Haarburger in der Galerie Contact vom 1.3. - 12.4.1992 veranstaltet], Noũs-Verl, (ISBN978-3-924249-10-6, lire en ligne)