Alfred Dubois entre Conservatoire royal de Bruxelles en 1910, où il se forme notamment avec Alexandre Cornélis. Trois ans plus tard, Dubois remporte le premier prix de violon. S’il est communément admis que le violoniste est l'un des élèves d'Eugène Ysaÿe au début des années 1920[1], aucun document n’atteste le suivi de leçons. Par contre, on peut affirmer que Dubois a été conseillé et soutenu par Ysaÿe, jouant et enregistrant au disque sa musique (Rêve d’enfant et Sonate opus 27 no 3). Il sera également un des violonistes appelés à jouer lors des funérailles du maître en 1931.
En 1920, Dubois reçoit le Prix Henry Vieuxtemps, ce qui lui permet par la suite de se faire entendre à Bruxelles aux Concerts Defauw et au Conservatoire, aux Concerts Philharmoniques de Stockholm, à La Haye, aux Concerts Colonne à Paris ou encore au Conservatoire de Luxembourg[2].
À partir de 1925, Dubois est membre du Trio de la Cour de Belgique aux côtés d'Émile Bosquet (piano) et de Maurice Dambois (violoncelle).
En 1927, Dubois commence sa carrière de professeur de violon au Conservatoire de Bruxelles[3], qui prendra fin à sa mort en 1949, après quoi il sera remplacé par son élève Arthur Grumiaux, qui l'assistait déjà depuis 1941. Les deux musiciens se portaient une grande affection mutuelle, Dubois faisant presque état de figure paternelle pour le jeune Grumiaux. Ils se sont produits ensemble à de nombreuses reprises.
Entre 1938 et 1939, Alfred Dubois est en tournée aux USA et récolte un succès certain. Cependant, la Seconde guerre mondiale interrompt sa carrière internationale. Pendant la guerre, il est le premier violon du Quatuor Artis, constitué de son élève Grumiaux (second violon), de Robert Maas et de Robert Courte (alto). Le Quatuor refusa de jouer pour l'Occupant, mais devint un « point de ralliement culturel pour les Belges mélomanes »[4].
Le musicien faisait régulièrement partie de jurys internationaux et a enregistré de nombreux disques de concertos, de musique de chambre, etc.[5].
Alfred Dubois décède prématurément en , à l'âge de 50 ans. Considéré comme un véritable virtuose, tant comme soliste que chambriste[6], le violoniste était également très apprécié en tant que pédagogue et a enseigné à des élèves venant des quatre coins du globe :
« Le pédagogue, très écouté et aimé par ses disciples qui venaient de tous côtés, même d'Amérique et de Chine, a eu sur eux une influence durable, basée sur l'étude du style des maîtres, sans sécheresse, sans académisme, sur des fondements techniques certains : qualité sonore, position stable des doigts, maniement de l'archet long et collant à la corde, phrasé étudié en profondeur[5]. »
Une rue de sa commune natale, Molenbeek-Saint-Jean, porte son nom[7].
Références
↑Alfred Dubois est repris dans la liste des élèves d'Eugène Ysaÿe dressée par son fils Antoine.
↑« Les Concerts du Conservatoire », Gazette de Charleroi, , p. 2.
↑L'arrêté royal est daté du . Voir l'Annuaire du Conservatoireroyal de musique de Bruxelles de 1927, p. 30.
↑Cette notice est tirée de celle de Tully Potter dans le Grove Music Online : "Dubois, Alfred", Grove Music Online, 2001.
↑ a et bÉmile Bosquet, « Alfred Dubois », Annuaire du Conservatoire royal de musique de Bruxelles, 1949, p. 43.
↑En 1949, on peut lire dans l'Annuaire du Conservatoire royal de musique de Bruxelles (p. 42) : « Le virtuose, en plus de ses qualités de simplicité, de l'équilibre parfait entre l'instinct et l'intelligence, de la grande sûreté du jeu, s'imposait irrésistiblement par le charme de la sonorité et de son phrasé. Le chambriste était en possession d'une musicalité sans défaut et d'une belle adaptation à tous les styles, des plus anciens aux plus modernes. »
Marie Cornaz, « Dubois, Alfred (1898-1949) », notice biographique tirée de son ouvrage À la redécouverte d'Eugène Ysaÿe, Turnhout, Brepols, 2019, p. 328.