Adalgaire ou Adalgarius (-893) est un membre de l'aristocratie franque au service des rois Carolingiens originaire de l'Aquitaine. Religieux, évêque d'Autun au IXe siècle il effectue plusieurs missions d'ambassadeur du roi auprès du pape Jean VIII[1]. Outre ces fonctions religieuses il joue un rôle important dans les affaires de successions carolingiennes et occupe des postes de notaire puis de chancelier.
Il met ses fonctions religieuses au service de la défense des donations de domaines reçus par les évêchés et abbayes qu'il dirige mais aussi pour ses amis Hincmararchevêque de Reims, Geilon abbé de Saint-Philibert de Tournus et Frotaire; il obtient avec Frotaire l'excommunication de Bernard de Gothie par le pape Jean VIII au Concile de Troyes en 878 sous le prétexte d'usurpation de biens ecclésiastiques, ses honores sont alors redistribués[7]. Il est un des dignitaires francs originaire d'Aquitaine placés par le roi puis empereur Charles le Chauve pour contrôler le sud de son territoire d'influence.
Après sa nomination en 875 à l'évêché d'Autun, sa fonction épiscopale lui permet d'être envoyé comme ambassadeur par Charles le Chauve auprès du pape Jean VIII en 876 et 877 pour négocier en particulier ses fonctions impériales[3].
Il est impliqué dans les affaires de successions carolingiennes : élection de Charles III le Gros, de Louis, fils de Boson et fils adoptif de Charles le Gros.
Le roi Eudes le nomme chancelier peu avant 893, fonction rapidement interrompue par son assassinat[3].
Faussaire?
Plusieurs diplômes et courriers diplomatiques de cette époque sont considérés comme des faux. Certaines incohérences de date, de signatures, le fait que les donations évoquées ne sont pas reprises dans des actes qui leur sont postérieurs documentent ces soupçons. Sont concernés des diplômes de Charles le Chauve et deux bulles du pape Jean VIII ; Adalgaire en est soit le notaire soit le requérant. Ces falsifications sont dénoncées à l'époque moderne par des historiens comme Robert-Henri Bautier ou même à son époque par Hincmar de Reims concernant un acte de Charles le Chauve pour l'abbaye Saint-Denis[3].
Il meurt à l'abbaye Saint-Philibert de Tournus en allant à Rome en 893. On soupçonne un moine de Flavigny, Gerfredus, de l'avoir empoisonné. Sa tombe était encore visible dans la crypte de l'abbaye au XVIIIe siècle[8],[3].
↑Le requérant est le dignitaire sollicitant l'obtention de privilèges, de donations ou d'un arbitrage en faveur d'un monastère, d'un seigneur ou d'une institution et cité en préambule d'un diplôme
↑Les fonctions de notaire et de chancelier à l'époque carolingienne sont en général assurées par des clercs