Aïn M'lila est une ville du nord-est algérien, grand centre commercial, au sein d'une plaine de terres fertiles, entourées de montagnes comme Djebel Guerrioun (1 729 m) à l'est, et le Djebel Fortas (1 477 m) au nord est, le Nif Ennser (1 540 m) au sud ouest, le djebel Meimane au nord-ouest (1 160 m) ainsi qu'Arkane, Taywalt, qui relèvent de la chaine de montagnes des Aurès[2].
La ville est enserrée entre ces montagnes comme une cuvette et fut une région marécageuse à l'époque ottomane.
Localités de la commune
Aïne M'lila est une commune mixte, une entité administrative fondée par l'arrêté du 20 mai 1868[3]. Par agrégation, elle se compose de 24 localités[4] :
Ville d’Aïn M’lila
Centre de Fourchi
village socialiste agricole de Fourchi
Haddada Hadj Salah
Haddada El Bir
Bouchlouta Slib
Frex Boukabep
Moghniet
Henchir Legraba
Remada
Fourchi
Hallilif
partie de la mechta El Malah
Lemdarga
Lamzara
Henchir Ouled Zaïd
Sedjra
Roknia
Ghar Tinn
Agba Baïda
Djid Malou
Henchir Ouled Belaguel
Ketf El Hassi
Bir Benayed
Toponymie
Le nom berbère dans le variant chaouiicht anyidh signifie « une seule nuit », c'est-à-dire عين أم ليلة (ce qui signifie pour certains: source d'une nuit), pour d'autres elle signifie la fontaine d'Oum Lila (la mère de Lila, femme qui habitait les lieux autrefois près de cette fontaine). Une autre étymologie rapproche ce nom de la racine berbèremellal qui renvoie à la couleur blanche (Melilla, Béni Mellal).[réf. nécessaire]
Pour les nomades qui se déplacent entre le sud du Tell et Biskra, la région d'Aïn Mlila est considérée comme le « pays de la soif ». En effet, les plaines environnantes sont arides et force les nomades de passage à s'arrêter à l'emplacement d'Aïn M'lilla qui est le seul emplacement viable[5].
Histoire
Antiquité
Aïn M'lila est une région de passage importante située dans l'alignement de Constantine et de l'Aurès. On y trouve plusieurs vestiges romains[5].
Vestiges antiques à Sila: dolmens et tombes anciennes au lieu-dit « El Djahli » à l'emplacement de la commune des Ouled Gacem entre la passe située entre le Fartas et le Guerioun; ruines romaines au Bordj sur la route de Constantine.[réf. nécessaire]
Période de la colonisation francaise:1830-1962
Ce n'est qu'à l'arrivée des Français et après la prise de Constantine que la région arrosée par les oueds: Fesguia et Fourchi, a connu un début d'urbanisation avec la construction vers les années 1840 à 59 km de Constantine, du caravansérail d'Ain Melilah. Avec l'arrivée des premiers colons Français, le lieu qui fut une simple halte pour les diligences, commença à prendre de l'importance du fait de sa position de carrefour des différents pôles urbains environnants. Caravansérail sur la route de Batna à Biskra, elle eut son premier télégraphe en 1851[6] et, de hameau, elle devint un grand village qui s'agrandissait au fil des ans, si bien que lors de la seconde visite de Napoléon III en Algérie (le 30 mai 1865), il s'y arrêta et fut reçu en grande pompe par ses habitants dans une fiesta tel que cela est rapporté par la presse coloniale de l'époque[5].
De centre de colonisation, elle fut érigée en commune mixte en 1874, jusqu'en 1956. Lors du recensement de 1886, le village comptait 135 européens et la banlieue 1 365 indigènes. On y installa un bureau de poste et une brigade de gendarmerie, mais pas d'école ou d'église. Essentiellement agricole, le centre prit de l'importance et commença à s'agrandir au fil des années pour devenir un grand bourg et l'installation de marchés: tels des Ouled Blaaguels, Seguenias et des Zmouls, les premières composantes de sa population, à qui vinrent s'ajouter les colons et les travailleurs indigènes venus d'autres contrées, poussés par les différentes famines et les sécheresses qui ont sévi durant ces premières années de la colonisation[5].
Économie
Aïn M'lila est le siège de l'entreprise pharmaceutique: IMGSA Groupe, spécialisée dans la fabrications des gants médicaux.
↑Alain Marre et Yves Quinif, « Le Djebel Guérioun : étude géomorphologique et évolution quaternaire d'un massif calcaire des hautes plaines constantinoises (Algérie) », Méditerranée, vol. 43, no 4, , p. 3–13 (DOI10.3406/medit.1981.2011, lire en ligne, consulté le )
↑Christine Mussard. ARCHÉOLOGIE D’UN TERRITOIRE DE COLONISATION EN ALGÉRIE. LA COMMUNE MIXTE DE LA CALLE (1884-1957).. Histoire. Aix Marseille Université, 2012.
↑« Décret n° 84-365, fixant la composition, la consistance et les limites territoriale des communes. Wilaya d'oum El Bouagh », Journal officiel de la République Algérienne, , p. 1478 (lire en ligne)
↑ abc et dArmand Frémont, « La région d'Ain Mlila dans les hautes plaines constantinoises », Méditerranée, vol. 3, no 2, , p. 29–64 (DOI10.3406/medit.1962.1035, lire en ligne, consulté le )
↑Bulletin des lois. Partie supplémentaire, Imprimerie nationale, (lire en ligne)