L'île Laurie appartient à l'archipel des îles Orcades du Sud et en est l'île la plus orientale. Elle se situe légèrement au sud du 60e parallèle.
Géographie physique
L'île Laurie se présente sous la forme de deux îles de taille inégale reliées par un isthme de 300 m de large entre la baie Scotia et l'anse Uruguay. Chacune de ces presqu'îles se caractérisent par la présence de plusieurs péninsules.
La partie ouest de Laurie, la plus petite, comporte deux péninsules : Makenzie et Mossman. À son extrémité nord se dresse le cap Robertson. Au sud, la péninsule Mossman se divise en deux bandes de terre dont l'une s'achève par le cap Burn Murdoch.
La partie est de l'île est davantage peuplée d'oiseaux, notamment le cap Geddes, face aux rochers de Rudmose. Le cap Geddes forme avec la péninsule Pirie la baie de Brown et, avec la péninsule Watson, une baie beaucoup plus petite. Enfin, l'île se termine à l'est par le cap Dundas, sur la péninsule Ferrier.
C'est sur l'isthme, à proximité de la cabane originelle (Omond House(es)), datant 1903, que s'est établie, à partir de 1905, la base argentine Orcadas.
Géologie
L'expédition écossaise du Scotia (1903) a étudié la géologie de l'île et a noté la présence de fossilesgraptolites à l'ouest du cap Dundas, sur un îlot nommé « île Graptolite[1] ». Le sol de Laurie date du Silurien inférieur et du Silurien supérieur. L'île est entièrement faite de rocs sédimentaires, ce qui, géologiquement, la relie aux continents africain et sud-américain[1].
Climat
L'île Laurie est régulièrement exposée à des vents d'ouest et de nord-ouest. L'air venu du sud tend à dégager le ciel[1]. Comme dans l'ensemble des îles du continent antarctique, les écarts de température peuvent être considérables d'un moment à l'autre de la journée. Par un effet de foehn, le vent du nord peut accroître la température de plus de 20 °C en quelques dizaines de minutes[1].
Données météorologiques
Les données ci-dessous proviennent des relevés de la base Orcadas :
L'île Laurie est une zone de reproduction pour de nombreux oiseaux de mer, parmi lesquels le plus représenté est le manchot Adélie(Pygoscelis adeliae)[2],[3]. Ces oiseaux arrivent en grand nombre (plus de 200 000) sur l'île avec l'été[4]. L'île abrite aussi de nombreuses otaries(Arctocephalus gazella). Une étude menée de janvier à sur une population d'otaries de la péninsule de Mossman, sur l'île Laurie, a montré que ces mammifères se nourrissaient tous de krill et la plupart (78,8 %) de poisson. Une minorité (34,3 %), en revanche, se nourrissait aussi de calamar, notamment en automne[5].
On trouve aussi aux abords de l'île de la morue de roche(Lotella rhacina) en grande quantité.
Manchot Adélie (Pygoscelis adeliae).
Otarie à fourrure antarctique (Arctocephalus gazella).
L'archipel des Ocades du Sud a vraisemblablement été reconnu par le navigateur espagnolGabriel de Castilla (1577-v. 1620), explorateur des régions alors dénommées Terra Australis. Des baleiniers de diverses nationalités (anglais, espagnols ou sud-américains) y croisaient lors du XVIIIe siècle.
La première base sur l'île, Omond House(es), installée sur l'île le 26 mars 1903[6], est l'œuvre de William Speirs Bruce lors de l'expédition nationale antarctique écossaise de 1903. Abandonnée le 22 février 1904[7], dans un état de délabrement avancé, puis remise à l'Argentine qui construira, en 1905, une première cabane en bois, la casa Moneta, 250 m au nord. Ce sera le début de la base antarctique Orcadas, complétée au fil des décennies par des bâtiments modernes. C'est aujourd'hui la seule zone habitée de l'île.
Le nom d'Omond a été primitivement donné à la base en l'honneur de Robert T. Omond(en), météorologisteécossais. La base consistait à l'origine en une habitation en bois, qui fut progressivement agrandie au fil des années[8].
Le 6 août 1903, l'ingénieur en chef du Scotia, Allan George Ramsay, qui avait participé à la totalité de l'expédition, meurt, sans doute d'un infarctus provoqué par un froid vif. Il a été enterré deux jours plus tard sur la plage bordant la baie de Scotia[9].
L'île est classée comme site historique de l'Antarctique du fait de la présence de la cabane primitive de 1903, de la cabane météorologique de 1905 et du cimetière comportant 12 tombes.