Le manuscrit est daté après 1175. Il pourrait avoir été réalisé pour servir à la liturgie pratiquée à l'autel consacré à Notre-Dame commandé par Henri le Lion et sa femme Mathilde d'Angleterre pour la cathédrale Saint-Blaise de Brunswick en 1188, comme semble l'indiquer la grande miniature du folio 19. D'après le style des enluminures et le poème dédicatoire du manuscrit, il pourrait avoir été réalisé par le scriptorium de l'abbaye d'Helmarshausen(de)[1].
Le manuscrit contient, sur 226 folios, deux miniatures de dédicaces (f.19r et 171v), quatre portraits d'évangélistes, une image de la création du monde ainsi que 20 autres miniatures en pleine page représentant des scènes du Nouveau Testament, 17 canons de concordances, 9 pages décoratives au début des évangiles, 84 grandes initiales et 1500 petites. Il a sans doute été calligraphié par le scribe Herimann dont le nom apparait au f.4v. Il a rédigé le poème dédicatoire entièrement en lettres d'or. Les décorations sont le résultat du travail d'un atelier complet. Le programme iconographique pourrait avoir été inspiré par des manuscrits anglo-saxons qu'aurait fait venir en Saxe le couple royal, après leur exil en Angleterre entre 1182 et 1185[5].
(de) Elisabeth Klemm, Das Evangeliar Heinrichs des Löwen, Francfort-sur-le-Main, Insel Verlag, , 137 p. (ISBN3-458-32821-1)
(de) Dietrich Kötzsche (Hrsg.): Das Evangeliar Heinrichs des Löwen. Kommentar zum Faksimile. Insel-Verlag, Frankfurt/M. 1989, (ISBN978-3-458-16045-8).
Ingo Walther et Norbert Wolf (trad. de l'allemand), Codice illustres. Les plus beaux manuscrits enluminés du monde (400-1600), Paris, Taschen, , 504 p. (ISBN3-8228-5963-X), p. 138-141
Otto Gerhard Oexle, « Lignage et parenté, politique et religion dans la noblesse du XIIe s. : l'évangéliaire de Henri le Lion », Cahiers de civilisation médiévale, vol. 36, no 144, , p. 339-354 (lire en ligne, consulté le )