Les élections législatives macédoniennes de 2014 (en macédonien : Македонски парламентарни избори (2014)) se tiennent le dimanche , afin d'élire les 123 députés de la 8e législature de l'Assemblée de Macédoine, pour un mandat de quatre ans.
Dans la perspective de l'élection présidentielle du 13 avril 2014, la VMRO-DPMNE décide de soutenir le président de la République sortant Gjorge Ivanov. La BDI/DUI demande au parti au pouvoir de reconsidérer ce choix et de désigner un candidat commun, une suggestion repoussée par Gruevski qui considère qu'il s'agit d'une ingérence dans les affaires internes de sa formation. La BDI/DUI réclame alors la tenue d'élections législatives anticipées, une proposition que soutient la VMRO-DPMNE, en tête dans les sondages[3]. La dissolution est formellement votée par les députés le , par 117 voix favorables sur 123, et le scrutin — anticipé d'un an — convoqué le , le même jour que l'éventuel second tour de la présidentielle[4].
Au cours du premier tour de la présidentielle, Gjorge Ivanov arrive en tête avec 51,8 % des suffrages exprimés, contre 36,3 % au candidat de l'Union sociale-démocrate de Macédoine (SDSM) Stevo Pendarovski. Dans la mesure où la participation n'atteint pas 50 % des inscrits, le chef de l'État sortant ne peut être proclamé vainqueur puisqu'il aurait dû obtenir le soutien de la majorité absolue des inscrits[5].
Système électoral
L'Assemblée de Macédoine (Собрание на Македонија) est un parlementmonocaméral composé de 123 sièges pourvus pour quatre ans dont 120 au scrutin proportionnel plurinominal dans six circonscriptions de 20 sièges chacune. Les électeurs votent pour le candidat d'une liste, et ce vote correspond à une voix pour cette dernière tout en jouant le rôle d'un vote préférentiel pour le candidat en question, lui donnant la possibilité de faire monter sa place dans la liste. Après décompte des suffrages, les sièges sont répartis selon la méthode d'Hondt au quotient simple, sans seuil électoral au niveau national. Toutes les listes reçoivent par conséquent un siège en proportion de leurs parts des suffrages exprimés, avec un siège par tranche de 1/20ème de suffrage dans chacune des six circonscription, soit un seuil de facto de 5 % des suffrages exprimés. Les sièges sont répartis, au sein des listes, entre les candidats ayant reçu le plus grand nombre de suffrages en leur nom, par ordre décroissant.
Les trois sièges restants, réservés à la diaspora, sont pourvus selon le même système, mais leur élection est conditionné à l'obtention d'un minimum de suffrages liés au scrutin précèdent. Un candidat de la diaspora n'est ainsi élu que si la liste sur laquelle il se présente réunit au moins autant de votes en sa faveur que le candidat ayant été élu avec le moins de voix en Macédoine du Nord lors du scrutin précédent. Les second et troisième sièges ne sont attribués que si cette même liste réunit le double et le triple de ce montant[6].
Le système proportionnel permet notamment la représentation de la minorité albanaise. En outre, toute liste doit comprendre au moins 30 % de candidats de chaque sexe[7].
Campagne
L'Organisation révolutionnaire macédonienne intérieure - Parti démocratique pour l'unité nationale macédonienne (VMRO-DPMNE) de Nikola Gruevski fait campagne sur son bilan économique et social, qui repose notamment sur une baisse de huit points du taux de chômage depuis son arrivée au pouvoir, une dette publique contenue à 35 % du PIB, la hausse des salaires, des pensions de retraite et des aides sociales. Il s'engage à ne pas augmenter les impôts en 2014 et même à faire baisser la TVA, ainsi qu'à accorder des aides aux entreprises pour créer 4 000 nouveaux emplois[3].
Défaite à toutes les élections depuis 2006 et largement devancée dans les sondages, l'Union sociale-démocrate de Macédoine (SDSM) de Zoran Zaev s'engage à restaurer la classe moyenne, à développer le réseau de distribution de gaz naturel et de construire trois nouveaux tronçons d'autoroute. Si Gruevski juge ces mesures déraisonnables, Zaev lui reproche d'avoir rendu la Macédoine dépendante de ses emprunts, d'avoir creusé les inégalités entre riches et pauvres et de ne pas respecter l'Etat de droit[3].