Autres noms vulgaires ou noms vernaculaires (langage courant) pouvant désigner éventuellement d'autres espèces : Couhier blac[10] (désuet), Le blac[10] (désuet).
Étymologie
Elanus vient du grec tardif élanos (milan). Caeruleus signifie « bleu » en latin, et se rapporte à la couleur du dessous de ses ailes. L'espagnol d'ailleurs a retenu cette caractéristique dans sa dénomination et nomme l'élanion Elanio azul (Élanion bleu)[11].
Le terme français de blac a été créé en 1787 par François Levaillant. Ce dernier n'a pas fourni d'explication sur ce choix. Trois hypothèses sont avancées :
blac pourrait venir de l'arabe ablaq, qui signifie « bigarré de noir et blanc ». L'Élanion en vol, vu de dessous, peut correspondre à ce qualificatif ;
il pourrait s'agir d'une erreur de retranscription du mot blanc ;
une mauvaise traduction de l'anglais black a également été évoquée, l'oiseau étant appelé Black-winged kite (c'est-à-dire milan à ailes noires) par les anglophones. À l'époque de Levaillant, toutefois, l'anglais n'avait pas la prédominance qu'il a aujourd'hui. C'est l'ornithologue Paul Géroudet qui va le premier employer le terme d'Élanion blanc[11].
Description
Cet oiseau mesure de 30 à 35 cm de long pour une envergure de près de 78 cm et il pèse de 242 à 276 g[12]. Il présente une grosse tête pour sa taille, des ailes longues et une queue fourchue assez courte. Ses parties supérieures sont gris bleu pâle, les inférieures sont blanches. Ses yeux sont rouges.
Cette espèce ne présente pas de dimorphisme sexuel.
Répartition et sous-espèces
L'Élanion blac vit essentiellement en Afrique subsaharienne et en Asie tropicale.
Jusqu'à une époque récente, en France, cet oiseau ne pouvait être observé que dans le Sud des Pyrénées. Depuis une vingtaine d'années, il s'est établi au Pays Basque[13] et il a progressivement conquis de nouveaux territoires dans le Sud-Ouest de la France. Depuis deux ans, des ornithologues professionnels et amateurs ont reconnu des sites de reproduction dans le Nord-Ouest du Gers, dans des lieux encore inconnus du grand public, pour protéger l'espèce[14]. En 2012, un couple accompagné de trois juvéniles a été observé en Mayenne. En un couple et deux juvéniles sont observés en Maine-et-Loire.
Cette espèce se nourrit de rongeurs, de petits reptiles, de gros insectes et de quelques oiseaux. Comme le Faucon crécerelle, il est capable pour chasser de faire du sur place en volant. Il pratique également l'affût, très souvent au crépuscule.
Reproduction
L'Élanion blac niche généralement dans un arbuste ou un arbre (pin ou chêne) à faible hauteur. Le petit nid est construit avec des brindilles fines et la femelle y dépose 3 à 5 œufs. Les oisillons naissent inermes et sans plumes. Au bout de trois semaines, ils ont des plumes et après le premier mois ils commencent à voler.
Les Élanions blacs refont chaque année un nouveau nid, souvent dans le même arbre.
Classification
Cette espèce a été décrite pour la première fois en 1789 sous le basionyme de Falco cæruleus par le naturaliste français René Desfontaines (1750-1833), puis recombinée dans le genre Elanus en 1809 par son homologue Ludovic Savatier (1830-1891). Ce genre est assigné à la famille des Accipitridae.
↑ a et bSous le synonyme de Falco melanopterus Daudin, 1800. Page 72 dans René Primevère Lesson, Traité d'ornithologie: ou, Tableau méthodique des ordres, sous-ordres, familles, tribus, genres, sous-genres et races d'oiseaux, Volume 1. Éditeur F.G. Levrault, 1831.
↑ a et bL'Étymologie des noms d'oiseaux, Pierre Cabard et Bernard Chauvet, Editions Belin, 2003
↑Marie-Paul Zierski et Philipp Röhlich, La grande encyclopédie des animaux, Terres éditions, , 320 p. (ISBN978-2-35530-295-4), Élanion blanc page 286