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L'école de Berck est un foyer français de création artistique regroupant des peintres et des sculpteurs, situé dans la ville de Berck (Pas-de-Calais), de 1877 au début de la Première Guerre mondiale avec un prolongement réduit pendant l'entre-deux-guerres.
Cette petite ville de la côte d'opale, avec sa marine d'échouage, a vu, dès 1860, l'arrivée de peintres, comme Eugène Lavieille, Auguste Renoir, Alfred Sisley et Jules Le Cœur, puis début 1870, de Louis Latouche. Édouard Manet y séjourne en , et cette même année, Eugène Boudin mentionne Berck dans une lettre envoyée à son frère, il y réalise un nombre important d'études et d'œuvres jusqu'en 1894.
Entre 1861, date de la construction de l'hôpital maritime qui joue aussi un rôle dans la venue d'artistes peintres, et 1881, la population locale passe de 2 703 à 4 590 habitants. Sa flotte de pêche d'échouage, avec les flobarts, la plus importante en France, ne peut plus rivaliser avec l'arrivée de la motorisation, elle demeure, néanmoins, une source d'inspiration pour les artistes, Francis Tattegrain est un des peintres majeurs de ce Berck de pécheurs. Puis les trois dernières décennies du XIXe siècle voient l'émergence du Berck balnéaire, source d'inspiration des peintres, et médical, avec, après l'agrandissement de l'hôpital maritime, la construction d'établissements de santé.
L’attractivité mondaine du Berck des années 1880 à 1910 explique la venue de peintres comme Charles Viditz, artiste à Barbizon, Léonie-Marie Hécart qui peint Le Départ pour la pêche à Berck-sur-Mer en 1902, Emmanuel Lansyer, Eugène Boudin, Eugène Chigot qui y installe son atelier en 1893[2], Charles Roussel. Jules-Edmond Tassart de Compiègne et Henri Chapuis (Plage de Berck, 1881) y deviennent même propriétaires.
Les espaces dunaires et la baie d'Authie sont des sujets, souvent repris dans la peinture berckoise, qu'affectionnent Émile Lavezzari, Jules Breton, Emmanuel Lansyer, Lepic, Tattegrain et Charles Roussel. Le peintre boulonnais Hubert Eugène Bénard dispose une de ses carcasses de bateau sur la plage de Berck que l'on retrouve dans les compositions d’Émile Lavezzari, de Jan Lavezzari, de Francis Tattegrain et, plus tard, chez Louis Montaigu.
En 1891, Tattegrain, et son amie la baronne James de Rotschild, sont les acteurs principaux, avec des notables locaux, à la création d'un asile maritime destiné à recueillir les vieux marins et matelotes dépourvus de soutien familial. Il en est le président du conseil d’administration, et cela va jouer un rôle dans l’activité artistique à Berck. En effet, Tattegrain envoie au salon des artistes français de 1894, le tableau Les quêteuses de l'asile des vieux matelots, toile acquise par le musée de Calais et détruite en 1940, puis, les portraits des pensionnaires peints par Francis Tattegrain sont présentés lors de l’exposition universelle de 1900 et y obtiennent une médaille d’or. Des peintres comme Jean Laronze, Alexandre Nozal, Albert Besnard, Fernand Quignon et Marius Chambon, qui fonde en 1933, La Société berckoise d'encouragement aux arts, font soigner leurs enfants par le docteur François Calot à l'hôpital maritime de Berck. En 1893, Marie Cazin réalise Le Monument aux docteurs Cazin et Perrochaud. Un autre artiste, reconnu comme représentant majeur et prolifique de l'École de Berck, est Eugène Trigoulet, arrivé à Berck en 1898.
En 1909, Jan Lavezzari achève la décoration de l’hôtel de ville.
La mort d'Eugène Trigoulet et le début de la Première Guerre mondiale marquent la fin de l'École de Berck même si, des artistes comme Roussel, Lavezzari, Chambon et Montaigu continuent après cette guerre, mais d'une manière plus réduite jusqu'à la Seconde Guerre mondiale[3].